C'est l'affaire du jour : un système de collecte frauduleuse de codes de déverrouillage SIM grâce à des complicités diverses d'employés chez les opérateurs, et revendus plusieurs dizaines d'euros sur des sites Internet, est en voie de démantèlement après la plainte de l'opérateur SFR.

Ce réseau existerait depuis plus de 10 ans, avec des ramifications dans plusieurs villes françaises, et aurait permis de générer plusieurs millions d'euros. Il consistait à récupérer les codes servant à désimlocker les mobiles et ainsi pouvoir les utiliser avec n'importe quelle carte SIM.

Ces codes étaient obtenus auprès d'employés ou sous-traitants des opérateurs ayant accès au système de gestion interne, et qui les revendaient pour quelques euros. Les codes étaient ensuite revendus sur Internet pour une trentaine d'euros.

Ils pouvaient également servir à déverrouiller des téléphones volés ( dans le cas de vol de palettes entières, notamment ) ou être utilisés à d'autres fins frauduleuses. La tête du réseau était située à Rennes, avec des ramifications à Belfort, Lille, Orléans ou Toulon.


Débusquer les taupes
SFR avait déposé plainte en 2009 à Marseille après avoir constaté des fuites dont l'origine ne pouvait provenir que d'un ou plusieurs employés ayant accès à des niveaux sécurisés de son système de gestion.

Une brigade spécialisée dans les nouvelles technologies a réalisé une surveillance informatique et des " téléperquisitions " lui permettant de remonter la filière frauduleuse. Cependant, ce réseau ne serait qu'un élément d'un système plus vaste et agissant aussi dans d'autres pays.

Bouygues Telecom et Orange ont annoncé qu'ils se constituaient partie civile. " Des codes ont été extraits de nos bases de données de manière irrégulière dans certains centres de sous-traitance, et ont ensuite été commercialisés ", a confirmé un représentant d' Orange à l' AFP.

Source : AFP