Free semble faire en partie machine arrière. Jeudi dernier, le FAI a diffusé pour ses abonnés Freebox Révolution une mise à jour qui fait couler beaucoup d'encre.

Cette dernière a activé une fonctionnalité AdBlocker pour bloquer l'affichage de publicités sur le Web avec pour principale cibles les publicités Google. Une fonctionnalité en bêta et activée par défaut.

Depuis ce matin, cette fonctionnalité est désactivée, sans pour autant nécessiter une mise à jour du firmware et donc un redémarrage. Rappelons en effet qu'elle est opérée au niveau DNS. Même désactivée, elle demeure néanmoins présente dans la console de gestion de la Freebox et donc la possibilité pour Free de la réenclencher immédiatement.

Ministre déléguée à l'Économie numérique, Fleur Pellerin reçoit ce matin des représentants des éditeurs de sites ainsi que des annonceurs et régies, puis le directeur général et administrateur de Free - Iliad, Maxime Lombardini, pour évoquer le blocage de la publicité sur la Freebox Révolution.

Free n'a pour le moment pas communiqué sur ce sujet, en dépit d'une levée de boucliers d'experts d'Internet qui ont dénoncé un coup dangereux porté à un modèle économique qui permet la gratuité de consultation de nombreux sites et tout simplement leur présence sur le Net.

Les commentaires suite à la décision de Free ont été légion, avec aussi des internautes qui l'ont saluée. Elle semble avoir été motivée par le bras de fer que se livrent Google et Free pour une rémunération dans l'interconnexion des réseaux stigmatisée par les lenteurs d'accès à YouTube.

Free garde sous le coude son moyen de pression avec probablement dans l'idée d'obtenir des résultats concrets dans les négociations avec Google. Au-delà de ce qui est aussi un coup de communication, la " brutalité " de l'action engagée par Free a toutefois de quoi faire réfléchir.

Une fonctionnalité imposée par défaut sans aucune explication. Free est venu interférer avec le contenu diffusé auprès de l'abonné. Il s'agissait ici de publicités, mais cela reste du contenu. À l'avenir, le FAI qui a montré sa toute puissance pourrait aussi être en situation inconfortable lorsque des groupes lui demanderont de bloquer d'autres types de contenus.

Source : Freenews