Le nombre d'abonnés mobiles recrutés par Free Mobile depuis le lancement de son offre commerciale le 10 janvier 2012 constitue une valeur stratégique que le groupe Iliad s'est bien gardée de fournir lors de la présentation de ses résultats financiers pour l'année 2011, promettant de faire un point au mois de mai lors de l'annonce des résultats du premier trimestre 2012.

C'est donc vers des estimations à la louche que les observateurs et analystes doivent se tourner, aidés des quelques chiffres donnés par les autres opérateurs concernant les migrations d'abonnés. Si la valeur de 1,5 million d'abonnés ( proposée par Stéphane Richard, PG d'Orange ) circulait fin février et encore début mars, Olivier Roussat, directeur général de Bouygues Telecom, vient de la réactualiser en indiquant que Free Mobile disposait vraisemblablement d'une base de 2,2 millions d'abonnés actuellement.


Bon départ mais il faut tenir dans la durée

Logo Free Mobile Ce nombre est estimé d'après le volume des demandes de portabilité et les échanges d'abonnés entre opérateurs. A noter que le GIE-EGP ( Groupement d'intérêt économique - Entité de la Gestion de la Portabilité ), qui a fait porter le volume de traitement à 80 000 demandes par jour, a indiqué il y a peu que l'engorgement des demandes observé au lancement de Free Mobile était désormais résorbé et que le traitement journalier se situait maintenant en-dessous de cette capacité.

A 2,2 millions d'abonnés mobiles, Free Mobile contrôlerait donc à présent environ 3% du marché mobile français, un rythme très soutenu au regard de l'évolution d'autres nouveaux entrants sur des marchés européens, qui ont souvent mis plusieurs années pour obtenir de 5 à 10% de part de marché.

Xavier Niel, patron du groupe d'Iliad, avait évoqué avant le lancement de Free Mobile vouloir conquérir à terme 25% du marché français. La route est encore longue et il faudra d'abord résoudre les problèmes immédiats de qualité de service, d'autant plus que le choix de ne miser que sur des offres sans engagement est à double tranchant, les abonnés alléchés par les prix bas pouvant repartir tout aussi vite qu'ils sont venus, mais le démarrage est très encourageant.