Le lancement des offres de Free Mobile en janvier 2012 n'est pas passé inaperçu ( c'est le moins qu'on puisse dire ) et le rythme des inscriptions s'est immédiatement emballé au point de créer des dysfonctionnements chez le nouvel entrant et un afflux de demandes de portabilité du numéro mobile que l'entité chargée du traitement peine à gérer.

Si Xavier Niel ne donne pas de chiffres officiels, le consensus suggère que le cap d'au moins 1 million d'abonnés a été franchi fin janvier. Le cabinet d'analystes Roland Berger estime que cette lancée pourrait permettre à Free Mobile de compter de 3 à 5 millions de clients d'ici la fin de l'année et peut-être 10 millions d'ici 2013 ou 2014.


Les impitoyables rouages du marché
Sur la base de cette estimation, le marché de la téléphonie mobile grand public, stabilisé depuis plusieurs années des revenus d'environ 32 milliards d'euros que se partageaient les trois opérateurs et les MVNO, pourrait être profondément modifié.

Logo Free Mobile Les habitués du secteur pourraient y perdre jusqu'à 8 milliards d'euros dans les 18 à 24 prochains mois tandis que Free Mobile pourrait gagner 2 milliards d'euros, avec une baisse globale des revenus du secteur de 6 milliards d'euros (l'article de Challenges n'élabore pas les raisons précises de ce recul, mais on peut y voir l'impact de la baisse des prix des forfaits comme l'une des causes).

Baisse importante qui pourrait impacter les dépenses sur divers projets en cours, comme le déploiement fibre ou la 4G, au point peut-être de faire sortir certains acteurs. L'hypothèse d'une cession de Bouygues Telecom par le groupe Bouygues ne serait alors plus impossible, imaginent les consultants.

Pour l'heure, il s'agit uniquement de spéculations, sans doute alimentées par les gros efforts de communication et de tentative d'alignement des opérateurs sur les tarifs de Free, ainsi que les tentatives pour jeter le discrédit sur la réalité du réseau de Free Mobile. Mais cela serait alors une terrible représaille des Romanichels.

Source : Challenges