Free mobile logo En obtenant la quatrième licence 3G à bas prix mais avec seulement un tiers de la réserve spectrale, Free Mobile a obtenu le droit de négocier des accords d'itinérance 2G pour lui permettre de mettre en place rapidement un début de réseau mobile qui doit lui permettre de couvrir 27% de la population d'ici 2012.

Cependant, ce droit ne s'étend pas à l'itinérance 3G, qui serait pourtant utile pour aider Free à monter rapidement des offres commerciales comparables à celles des autres opérateurs et jouer pleinement le jeu de la concurrence.

Rien n'obligeant les opérateurs mobiles à négocier sur ce point, les trois acteurs du marché français ont jusqu'à présent refusé toute entente à propos d'une itinérance sur les réseaux 3G, en dehors de la prise en compte d'accords de mutualisation des installations ( RAN Sharing ) une fois que Free aura bâti son propre réseau.


Menace à peine voilée

Interrogé par le journal Les Echos, Xavier Niel, fondateur du groupe Iliad, ne désespère pas de trouver un accord mais se donne jusqu'à la fin de l'année pour y parvenir. Tout en faisant miroiter le fait que l'opérateur qui acceptera de louer son infrastructure à Free Mobile pourrait réduire  à son profit l'impact de l'arrivée de ce dernier sur le marché, il précise également : " en cas de refus de nous accorder l'itinérance 3G, nous n'aurons d'autre choix qu'une procédure contentieuse. "

Sur quelle base puisque les opérateurs ne sont pas tenus de donner suite à cette demande ? Le mystère reste entier, même si l' Arcep et l'Autorité de la Concurrence ont indiqué à plusieurs reprises qu'elles ne seraient pas mécontentes de voir les opérateurs négocier sur ce point.

Le ton est donné et Xavier Niel donne quelques détails sur la stratégie du nouvel opérateur : bâtir directement un réseau tout IP qui pourra accueillir des capacités femtocells intégrées dans les Freebox, concevoir ses propres équipements réseau pour abaisser les coûts, réduire le marketing au minimum en faisant confiance aux abonnés pour se passer le mot, comme cela a été fait pour le marché de l' ADSL.

Free Mobile compte également casser le modèle actuel des offres fouillis des opérateurs mobiles en proposant une " offre simple " et " au juste prix ". Xavier Niel en profite pour brocarder les offres quadruple play de ses concurrents, les jugeant sans valeur ajoutée pour le consommateur et n'apportant pas la synergie de services comme a pu le faire le triple play.

En attendant, Free Mobile doit permettre au groupe Iliad d'atteindre un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros d'ici 2015, soit le double du chiffre d'affaires généré actuellement. Et Xavier Niel de souligner que la mise en place de son réseau a déjà créé 2000 emplois. Voilà pour la critique de briseur d'emplois brandie par la concurrence.

Source : Les Echos