Le système européen de guidage par satellite Galileo est encore à plusieurs années de son entrée officielle en fonction, mais ses codes de sécurité sont déjà malmenés. Un mal pour un bien, peut-être...


Moins grave qu'on l'imagine
Il vaut certainement mieux que la nouvelle tombe aujourd'hui, que plusieurs mois après la mise en route du système de guidage par satellite Galileo, que l'Union Européenne a voulu pour concurrencer le GPS (Global Positioning System) américain. Il est certain qu'une fois Galileo a disposition du public--et des organes européens de la Défense--, une telle annonce aurait sans doute posé quelques problèmes. En tout cas, les chercheurs de l'Université de Cornell, dans l'état de New-York, n'en ont pas fait mystère : ils sont parvenus à pénétrer les codes de sécurité qui détermineront l'accès aux largesses de Galileo. Plus intéressant, il semble que, fréquences communes avec le GPS oblige, ces codes relèvent de l'open-source, et déjà, certains organes américains accusent les concepteurs de Galileo d'avoir essayé de faire du profit sur un projet ouvert...


Attaque-défense
En avril dernier, l'Université de Cornell publiait une liste de codes PRN (Pseudo-Random Number) grâce auquel tout un chacun pourrait théoriquement accéder au futur réseau Galileo. Le but de l'équipe de chercheurs universitaire était moins de dépouiller le nouveau système de guidage de ses arguments, que de tester de nouvelles méthodes pour "renifler" ces codes : il se murmure qu'ils ont eu recours à pas mal d'antennes, voire à un ballon dirigeable, pour capter les émissions transmises par les deux satellites Galileo déjà en orbite, et relayées vers les stations au sol.

Immédiatement après, le consortium Galileo publiait les codes en question, espérant sans doute mettre fin à une polémique naissante, au sein même de l'Union Européenne. L'équipe de Cornell faisait alors remarquer que les codes publiés n'avaient rien à voir avec ceux qu'elle avait intercepté, et qui étaient présentés comme la propriété intellectuelle de Galileo. D'où la querelle autour de l'exploitation de l'étiquette "open-source".

Il y a quelques jours, le journal GPS World mettait en ligne les codes successifs détectés et craqués par Cornell, ainsi que les méthodes employées pour y parvenir. Chacun jugera...