Le cloud computing ( ou SEAP : Service-Enabled Application Platform ) est un sujet à la mode et la possibilité d'accès et de modification des données en toutes circonstances quel que soit le support utilisé est au coeur de nombreux projets IT. Pourtant, avertit le cabinet d'études Gartner, il faudra au moins sept ans de développement avant d'obtenir une architecture suffisamment mature.

Le cabinet d'études estime que les projets stratégiques de cloud computing vont bourgeonner jusqu'en 2011, période à laquelle le marché commencera à se cristalliser autour de quelques acteurs, à partir desquels vont émerger de nouvelles offres avant une consolidation du marché à l'horizon 2015.

Pour Mark Driver, vice-président de la recherche chez Gartner,

" les SEAP sont la base sur laquelle se construisent les solutions SaaS ( Software as a Service ). A mesure que les plates-formes SEAP évoluent dans les prochaines années, Gartner prévoit l'émergence de trois phases, distinctes mais se recouvrant sensiblement, d'évolution. La première va jusqu'en 2011 et représente l'ère des pionniers ; la deuxième s'étendra de 2010 à 2013 et concernera la consolidation du marché ; enfin la troisième phase, de 2012 à 2015, sera celle de la masse critique et de la standardisation. "


Les étapes classiques de la création d'un nouveau marché
Plus précisément, Gartner estime que la phase actuelle, jusqu'en 2011 est celle où les solutions SEAP sont construites dans une optique de mise sur le marché rapide pour occuper le terrain et mettre en avant l'innovation plus que sur une vision à long terme.

Il s'agit pour les premiers arrivants de faire connaître leur solution et de gagner des parts de marché avec des retours sur investissement sur des périodes courtes de 12 à 18 mois, avec des focalisations sur les données des utilisateurs finaux et les possibilités associées aux réseaux communautaires.

Entre 2010 et 2013, le grand nombre de solutions SEAP disponibles sur le marché conduira à une première phase de pression de concurrence, avec la sortie des acteurs les plus faibles et des politiques d'acquisition, tandis que la base des utilisateurs s'élargira par un effet boule de neige. Le développement des architectures pourra alors être envisagé sur des périodes plus étendues, avec une vision à plus long terme, sur trois à cinq ans.

Enfin, à partir de 2012, il ne restera plus qu'un petit nombre d'acteurs se partageant le marché et définissant les standards de l'architecture du cloud computing. Ils disposeront de leur technologie propriétaire mais chercheront également à créer des passerelles entre les différentes solutions.

Au-delà de l'innovation ce sera désormais le temps de la recherche de stabilité et de gestion des coûts tandis que les solutions open source vont commencer à entrer en compétition avec les technologies propriétaires, portées par la crainte d'un verrouillage des plates-formes.

Tout ceci constitue un joli scénario dont on pourra observer à loisir si les étapes correspondent effectivement à la réalité. Il constitue en tous les cas les évolutions attendues d'un modèle classique de création d'un nouveau marché.