Utiliser son téléphone portable pour réaliser une transaction sera bientôt un geste banal, prédisent les analystes, et le cabinet Gartner avance une estimation pour marquer les esprits : d'ici la fin 2013, 12,5% de l'ensemble des transactions en ligne se feront depuis un mobile ( c'est le m-commerce ).

" Du fait de l'amélioration de l'expérience de navigation Web sur les smartphones, le commerce mobile et la réalisation des transactions vont s'accroître rapidement ", explique-t-on chez Gartner. Mais pour que ce succès soit complet, un gros effort des fournisseurs de services et des institutions bancaires sera nécessaire en matière de lutte contre les fraudes.

Or, l'industrie ne serait pas prête : " Les applications professionnelles doivent détecter la fraude dans des environnements mobiles, mais les outils disponibles actuellement et qui fonctionnent pour des environnements d'accès fixe à Internet ne sont pas bien adaptés à l'univers mobile ", explique William Clark, analyste Gartner.


Approche globale et prédictive
Si les méthodes existent, il faudra attendre 2012 pour qu'elles soient correctement intégrées et atteignent un niveau de maturité suffisant. Cette évolution est vitale pour accroître la confiance des professionnels comme des utilisateurs dans le commerce mobile et préparera le terrain pour des expériences de commerce en ligne plus riches que celles issues de l' Internet fixe, puisqu'il sera possible d'y ajouter la géolocalisation et les offres en fonction du contexte.

Gartner identifie quelques pistes de lutte contre la fraude. Cela passe par une meilleure identification au niveau des terminaux mobiles, associant un utilisateur donné à un mobile et un navigateur Web ou une application mobile, avec la possibilité d'ajouter certaines informations comme le numéro de série du téléphone ou des identifiants spécifiques ( mais ce processus devra se faire avec le consentement de l'utilisateur, en opt-in ).

La localisation du terminal pourra également servir de moyen de lutte contre la fraude dont les données pourront s'ajouter à celles de l'identification, selon deux modes : par données GPS ( qui nécessiteront l'autorisation de l'utilisateur ) ou par les données cellulaires fournies par les opérateurs ( sans opt-in ).


Vers une surveillance proactive
L'ensemble de ces informations ainsi que l'observation du comportement de l'utilisateur au sein de l'application hôte peuvent ainsi servir à évaluer si la transaction en cours est légitime ou pas. Mais ces systèmes d'évaluation sont encore jeunes et ont besoin d'être rodés.

" Etant donné la forte croissance des smartphones et autres terminaux mobiles, la progression du commerce mobile et la migration du risque de fraude vers ces appareils, l'utilisation de techniques de détection des fraudes dans des environnements mobiles est un impératif ", affirme encore William Clark.

Dans le même temps, cela suggère que l'utilisateur devra accepter de livrer toujours plus de données personnelles à des entités commerciales pour garantir sa légitimité et sa bonne foi, parfois en donnant son accord préalable, d'autres fois sans.