Si l'état du marché des semiconducteurs est un témoin avancé des accélérations et des ralentissements de l'économie mondiale, les dépenses d'investissement ( achat d'équipements ou modernisation de l'existant ) pour semiconducteurs en sont un précurseur, les fondeurs adaptant leurs ressources ( actuelles et futures ) en fonction de la demande estimée à six ou neuf mois.

Alors que la crise économique mondiale va continuer de déployer ses effets néfastes pendant un bon moment, il peut être intéressant d'observer l'évolution des indicateurs avancés permettant d'anticiper ou pas une reprise à dix mois d'intervalle.

Le cabinet d'études Gartner a fait un point du marché et estime que le deuxième trimestre 2009 a constitué le creux de la vague pour ce type de dépense dans l'industrie des semiconducteurs. Désormais, les prévisions vont - modestement - repartir vers le haut, anticipant un léger regain d'activité sur le marché des semiconducteurs qui, lui-même, donne quelques signes encourageants.


Au moins trois ans pour un retour aux niveaux de 2008
Certes, ce petit rebond ne corrigera pas les effets conjoints des excès d'inventaire et du faible taux d'utilisation des équipements sur le court terme, mais la dégradation de la situation semble s'être stabilisée.

Il faut dire que ce marché revient de loin, après des dépenses d'investissement en baisse de 30% en 2008, à 44 milliards de dollars en 2008, et d'un déclin attendu de près de 45% en 2009, ce qui devrait conduire à un niveau de dépenses en équipements pour semiconducteurs de 24,3 milliards de dollars, pour remonter ensuite à 29 milliards de dollars en 2010.

En attendant, les dépenses sur les différents segments vont toutes chuter de 32 à 47% en 2009, qui s'agisse des équipements de production de wafers, du PAE ( Packaging and AssemblyEquipment ) ou de l' ATE ( Automated Test Equipment ).

Selon Klaus Rinnen, analyste Gartner, les industriels ont fait ce qu'il fallait pour réduire l'impact du ralentissement économique, en coupant les dépenses non essentielles, en limitant les niveaux d'inventaire et surtout en ne paniquant pas outre mesure, ce qui était une crainte majeure il y a encore un an :

" Au cours des dernières années, nous avons vu les industries des semiconducteurs et de l'électronique développer leur capacité à contrôler et maintenir leur niveau d'inventaire. Si la leçon a été douloureuse, l'industrie peut maintenant gérer ses  dépenses d'investissement et sa capacité de manière à redevenir profitable dans tous ses segments. "