La semaine dernière, le groupe Acer devait présenter un smartphone doté de l'OS Aliyun du groupe d'e-commerce chinois Alibaba mais a dû renoncer à faire son annonce sous la pression de Google. Pourtant, le groupe taiwanais y aurait bien vu un moyen de consolider sa position en Chine, plus gros marché mobile au monde et devenu le premier pour les ventes de smartphones.

De son côté, Alibaba rêve de fournir un OS aussi attractif qu'Android mais sous son contrôle et libéré de la tutelle de Google, dont la présence en Chine est d'ailleurs limitée. Jusqu'à présent, Google était resté discret sur les raisons profondes des menaces proférées contre Acer ( rupture des partenariats et des accès privilégiés aux versions préliminaires d'Android ) mais le groupe de Mountain View en a dit un peu plus depuis.

En substance, Google reproche à Acer de mettre en avant un OS dérivé d'Android mais qui n'en assure pas la compatibilité avec les services et le portail ( Google Play ) et ce tout en étant membre de l'OHA ( Open Handset Alliance ), le groupe de promotion constitué lors de l'annonce d'Android en 2008 et qui contient des engagements vis à vis de l'écosystème.


Respecter les engagements au sein de l'OHA
Acer CloudMobile A800  Soutenir une version dérivée d'Android ( même si Alibaba s'en défend, préférant indiquer qu'elle repose sur Linux - comme Android - ) mais qui s'en démarque en n'assurant pas cette compatibilité ( qui est à la base ce qui servira à générer les revenus de Google ) marque pour le géant du Web la limite à l'ouverture de sa plate-forme mobile.

Google évoque à demi-mot ce qui s'apparente à un pillage des ressources d'Android sans contrepartie et met en garde contre un risque d'affaiblissement de l'écosystème en général par des versions n'offrant un minimum de compatibilité entre elles.

En cela, Acer ne peut jouer cette différence revendiquée par Amazon pour ses tablettes Kindle et Kindle Fire HD dans la mesure ou Amazon n'est pas membre de l'OHA et peut se permettre d'attendre que les dernières versions d'Android soient disponibles pour tous pour adapter son propre Kindle OS. En étant capable de proposer une plate-forme complète sur un hardware qu'il conçoit lui-même, le groupe se démarque et crée son propre univers.

De son côté, Alibaba s'estime dégagé de toute obligation vis à vis de Google et ne se sent en rien obligé d'assurer une compatibilité entre Aliyun et Android...tout en uilisant une partie des outils et ressources d'Android. Ses représentants n'ont pourtant pas manqué de s'y référer en indiquant à plusieurs reprises vouloir faire d'Aliyun un Android chinois.

Pour Acer, dont la stratégie mobile s'appuie fortement sur Android, sortir de l'OHA pour soutenir malgré tout Aliyun reviendrait à se tirer une balle dans le pied en n'étant plus à même de disposer rapidement des derniers développements d'Android.