Quand Google alerte sur un malware... et ruine une opération antiterroriste

Les experts en sécurité du Project Zero de Google et TAG ont récemment révélé l'existence d'un malware... Et ainsi gaché une vaste opération antiterroriste.
Deux chercheurs de Google, l'un du Project Zero et l'autre du Threat Analysis Group ont récemment pensé avoir mis le doigt sur un malware particulièrement intéressant. Les experts en cybersécurité ont ainsi aussitôt publié une note de blog pour partager leur découverte, pointant du doigt une campagne malveillante très sophistiquée ayant déjà compromis des systèmes Windows, Android et iOS en exploitant pas moins de 11 failles de type Zero Day.
Problème : la campagne malveillante n'était pas organisée par des cybercriminels, mais représentait en réalité un outil important dans une vaste opération antiterroriste organisée par un gouvernement occidental.
Les révélations ont aussitôt mis un terme à l'opération antiterroriste en question, sans que l'on sache si Google a pris la peine de prévenir le gouvernement à l'origine de cette dernière en amont.
La situation n'est pas rare et la décision de publier ou non les informations concernant les vulnérabilités reste systématiquement sujette à de vifs débats. On se souviendra ainsi de l'affaire avec Kaspersky qui avait révélé une opération de cybersurveillance contre des membres de l'Etat Islamique et autres groupes terroristes au MoyenOrient, les USA avaient alors taxé la société d'espionnage pour le compte du gouvernement Russe, entrainant l'éviction des logiciels Kaspersky de tous les postes des agences gouvernementales.
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Google a déjà pris diverses mesures en réaction à l'invasion russe en Ukraine. La firme annonce vouloir installer un système d'alerte de raid aérien directement dans Android.
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Le moteur de recherche Google est susceptible d'avertir les utilisateurs quand des résultats sont d'une fiabilité sujette à caution.
Vos commentaires
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Tu me rassures, en le lisant, je me suis demandé si j'avais compris l'article de travers
Et non, c'est bien les états qui sont capables "maintenant" de faire des actions très sophistiqués contre les ennemis (et parfois même contre leurs alliés afin de mieux les surveiller, et contrôler...)
Très probablement parce que le gouvernement qui l'a mis en circulation n'a pas visé que les terroristes, mais une partie assez large du parc informatique, dont les ordinateurs des chercheurs.
Autrement dit, la définition du mot "terroriste" désigne sûrement en réalité des gens pacifiques et gentils et pas que des méchants. Donc, c'est grave, et il faudrait que ceux qui ont fait ce malware soient nommés et jugés.
Ce n'était pas suite à la divulgation des outils de piratage de la NSA?