Le succès de Samsung est indissociable de l'engouement pour Android et, inversement, Android n'aurait pu se répandre aussi vite et aussi efficacement sans l'appui et la puissance du plus grand fabricant de smartphones au monde, capable de livrer des dizaines de millions de smartphones Android chaque trimestre.

Dans le même temps, les tentatives d'échappée de Samsung vis à vis d'Android sont nombreuses, de la duplication de services déjà proposés par Google au choix d'exploiter Tizen OS pour ses montres et bracelets connectés (et quelques expérimentations sur smartphone) plutôt que l'environnement Android Wear.

logo-android La crainte de rester prisonnier des choix stratégiques de Google conduit tous les acteurs qui en ont les moyens à envisager un plan B dans le cas où "l'ami" Google déciderait un beau jour de changer les règles du jeu et de devenir, par exemple, un fabricant de smartphones...

Et justement, la KFTC (Korean Fair Trade Commission) est en train de mener une investigation pour déterminer si le champion technologique coréen n'aurait pas été bloqué par Google dans sa capacité à créer son propre OS mobile, et si, plus généralement, le géant américain n'aurait pas usé de sa position dominante pour empêcher l'émergence de la concurrence.

Il faut dire qu'Android détient plus de 80% de présence sur le marché coréen, laissant peu de place aux autres plates-formes, celles-ci se réduisant essentiellement à...iOS. La KFTC revient donc sur le thème récurrent des accords imposant la présence des services mobiles pré-installés de Google avec Android (MADA ou Mobile Application Distribution Agreement) pour espérer avoir accès au portail officiel d'applications mobiles mais aussi sur un accord AFA (Anti-Fragmentation Agreement) qui interdit à Samsung de développer son propre OS mobile utilisant les algorithmes de Google.

La KFTC voudrait ainsi déterminer si ces accords avec Google n'ont pas conduit à bloquer toute initiative de de Samsung. De plus, l'Autorité coréenne envisagerait de réexaminer une décision de 2013 sur l'accord MADA qui avait initialement innocenté Google des accusations des moteurs de recherche coréens Naver et Daum concernant une éventuelle position anticoncurrentielle.

On retrouve là des préoccupations partagées par d'autres autorités antitrust dans le monde (Russie, Europe...), avec parfois des sanctions à la clé. Dans le même temps, la position largement dominante de Google dans les OS mobiles conduit logiquement à ce type d'investigation.

Source : Korea Times