Google, Apple, Yahoo, Amazon sont autant de multinationales qui profitent de montages financiers leur permettant d'échapper à la grande majorité des taxes pourtant prévues par les pays dans lesquelles elles s'exercent.

moscovici G20 sydney 2014  Une situation largement décriée depuis plusieurs années, mais qui pourrait changer puisque le problème semble être devenu l'une des priorités du sommet du G20 ce dimanche, la lutte contre l'optimisation fiscale étant l'un des grands objectifs communs des 20 pays membres.

"Certaines multinationales ne payent pas l'impôt qu'elles devraient payer" a ainsi fait remarquer Joe Hockey, ministre australien des Finances lors du sommet qui se tenait à Sydney ce weekend.

D'après des chercheurs de Tax Justice Network, ce seraient ainsi 3000 milliards de dollars qui échapperaient aux taxes dans le monde chaque année pendant que 32000 milliards de dollars seraient bien à l'abri dans des paradis fiscaux.

Une situation qui amène le G20 à envisager le renforcement des arsenaux législatifs entourant la fiscalité, d'autant plus quand la crise financière continue d'affaiblir l'économie mondiale.

Pierre Moscovici, ministre des Finances, a ainsi déclaré souhaiter tout mettre en oeuvre pour faire de l'Europe le leader de cette lutte contre la défiscalisation des grands groupes. La France s'est dite prête à signer des accords avec l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie et la Grande-Bretagne dans les semaines à venir.

Pourtant, si le sujet a été abordé, rien de précis n'a encore été annoncé concernant les modalités et les outils à développer pour reprendre la situation en mains. Une question se pose concernant les multinationales exerçant majoritairement depuis Internet : faut-il prélever les taxes depuis le pays de résidence ? Depuis le pays où se situe le consommateur final ? En fonction de ces choix, la fiscalité pourrait ne pas être la même, en outre la question ne règlera pas à elle seule le problème.

En outre, si les résolutions sont prises au sein du G20, rappelons que la majorité des montages financiers qui s'exercent en Europe profitent des lois assouplies de l'Irlande. Il sera ainsi difficile de faire pression sur cette dernière pour y imposer un nouveau cadre législatif rapportant à la fiscalisation des entreprises sachant qu'il n'y a pas d'uniformisation à ce niveau à l'échelle européenne, tout comme dans l'autre paradis fiscal apprécié d'Apple, Google et autres : les Bermudes.

Source : Reuters