La pilule est visiblement très difficile à avaler pour Google qui va faire appel de la décision d'un tribunal de Milan en Italie. Une affaire qui avait été relayée dans nos colonnes.

À l'été 2006, une vidéo filmée via un téléphone mobile dans une salle de cours a été mise en ligne sur Google Video qui à l'époque hébergeait des vidéos. Elle montrait un groupe d'élèves de 16 à 17 ans humiliant un adolescent atteint de la trisomie 21. Une scène filmée à Turin qui est restée en ligne pendant deux mois.

Alors que Google a retiré la vidéo incriminée dès sa connaissance et a collaboré avec la police italienne pour identifier son auteur, quatre de ses dirigeants ont été accusés de complicité de diffamation et atteinte à la vie privée, le parquet de Milan soutenant qu'ils avaient l'obligation d'empêcher la diffusion de la vidéo. La victime avait retiré sa plainte, mais l'association Vividown de défense des trisomiques s'était portée partie civile.

Si les charges retenues pour diffamation ont été abandonnées, l'ancien président du conseil d'administration de Google Italie et un ancien membre, ainsi que le responsable chargé de la vie privée pour Google ont été condamnés mercredi à six mois de prison avec sursis. Un responsable de Google Video a pour sa part été acquitté.

Google crie au scandale et s'étonne d'une telle décision alors que les quatre " Googlers " étaient totalement étrangers à ladite vidéo et ne soupçonnaient même pas son existence avant sa suppression. " Cette décision signifie que les employés de plateformes d'hébergement comme Google Video sont pénalement responsables du contenu que les utilisateurs mettent en ligne ".

Mais Google dénonce également une attaque à l'encontre des principes de liberté sur lesquels l'Internet est bâti, et de rappeler que le droit européen protège les hébergeurs pour tout contenu illégal mis en ligne dans la mesure où il est retiré dès que porté à sa connaissance. Sans quoi, le " Web comme nous le connaissons cessera d'exister ".