Il ne s'agit pas de l'affaire des véhicules Street View et de la collecte insidieuse de données Wi-Fi sur des réseaux non sécurisés imputée selon Google à l'insertion d'un code sur l'initiative personnelle d'un ingénieur. L'affaire est tout autre mais fait peut-être encore plus froid dans le dos.

Google vient de confirmer le licenciement en juillet 2010 de l'un de ses ingénieurs au motif qu'il a enfreint la " politique interne stricte en matière de respect de la vie privée ". Les lignes qui vont suivre risquent de faire couler quelques gouttes de sueur froide car si Google a communiqué sur cette affaire sans toutefois la dévoiler complètement, c'est en réponse à un article de Gawker.

Selon Gawker, cet ancien Googler du nom de David Barksdale a usé de sa fonction en tant qu'ingénieur en fiabilité des sites ( Site Reliability Engineer ) lui conférant un libre accès aux comptes utilisateurs pour les services Google qu'il supervisait. A priori sans intention d'abus sexuel sous-jacente, mais plus pour démontrer en quelque sorte sa toute puissance de Googler, l'homme de 27 ans a espionné sans leur consentement quatre mineurs via leurs comptes Gmail, Gtalk et les historiques de Google Voice, le service de téléphonie de Google.

Gawker indique par exemple que David Barksdale a fouillé dans les logs de Google Voice pour découvrir le nom et le numéro de téléphone de la petite-amie d'un adolescent de 15 ans avec lequel il avait sympathisé. L'adolescent avait refusé de lui dévoiler l'identité de sa nouvelle petite-amie et David Barksdale a menacé d'appeler cette dernière.

Afin de rassurer les utilisateurs, Google assure " contrôler avec beaucoup de soin le nombre d'employés qui ont accès à ses systèmes " et " mettre régulièrement à niveau ses contrôles de sécurité " :

" Cela dit, un nombre limité de personnes auront toujours accès à nos systèmes afin qu'ils fonctionnent correctement. C'est pourquoi nous prenons très au sérieux tout manquement "

, a indiqué Google.