Europol annonce les résultats d'une nouvelle opération menée contre le cybercrime. Baptisée Mousetrap (piège à souris), elle a débouché sur l'arrestation d'une quinzaine d'individus en France (six personnes), Roumanie, Estonie, Lettonie, Italie ainsi qu'au Royaume-Uni et en Norvège.

Non liés les uns aux autres, ces adolescents ou jeunes adultes sont soupçonnés d'avoir utilisé des chevaux de Troie avec module d'accès à distance (RAT ; Remote Access Trojan) pour mener des actions telles que du vol de données personnelles sur des ordinateurs de particuliers, des attaques DDoS (déni de service distribué) et des " extorsions. "

C'est plus le profil du script kiddie qui se dégage de ces apprentis hackers ayant manifestant un goût pour la petite cybercriminalité. Ils ont eu recours à des outils malveillants déjà connus à l'instar de Blackshades, Poisonivy et DarkComet.

On se souviendra au passage qu'il y a quelques mois, une cinquantaine de personnes en France avaient reçu la visite de la police pour le téléchargement de Blackshades RAT. Après divulgation de son code source, cet outil a continué d'être vendu et a été amélioré par des cybercriminels. Une licence d'une trentaine d'euros par an.

Blackshades-RAT
Directeur du centre européen de lutte contre la cybercriminalité (EC3), Troels Oerting estime qu'un " message fort vient d'être envoyé " à ceux qui utilisent des malwares RAT et " décourage de jeunes individus " de s'engager sur le chemin de la criminalité. Une perception de la cybercriminalité qu'ils n'ont pas forcément dans un monde virtuel où les victimes ne sont pas rencontrées physiquement.

L'opération Mousetrap a été pilotée par la France. Interrogé par Le Point.fr, Éric Freyssinet, chef de la division de lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale, a déclaré que les suspects interpellés ou auditionnés " ne sont pas de gros poissons. "

Comme le responsable de l'EC3, il a souligné que l'intérêt de l'opération a été d'identifier des " personnes qui ne sont pas encore exclusivement délinquantes, mais débutent ou risquent de basculer dans des activités illégales plus sérieuses. "

Dans le cadre de cette opération, les autorités ont essentiellement enquêté de manière proactive, sans donc attendre des dépôts de plaintes. Il y a de la surveillance...