L'ancien conseiller de François Mitterrand avait très explicitement pris partie pour la licence globale  dans le cadre de la Commission sur la libération de la croissance française qu'il avait présidée.

Plus de 300 propositions remises au président de la République et au Premier ministre en janvier 2008 dont une portant sur la juste rémunération des acteurs de l'économie numérique où l'on pouvait lire : " Il convient de faire verser par les FAI une contribution aux ayants droit auprès des différentes sociétés de gestion collective des droits d'auteur, sous la forme d'une rémunération assise sur le volume global d'échanges de fichiers vidéo ou musicaux. Cette contribution, qui pourra être répercutée sur les usagers, assurera une rémunération juste des artistes ".

À l'aube du vote de la loi Hadopi, Jacques Attali n'a pas changé d'idée et de vision, et dans une interview accordée à Libération, il se veut sans concession à son égard. " Une loi, plus ou moins avortée, qui ne servira à rien ". Sans concession également pour les " vedettes politiquement très visibles " qui soutiennent la loi. Elles sont " surévaluées au regard de leur utilité artistique, pour ne pas parler de leur utilité sociale ". Elles " ne représentent pas la véritable créativité française ".

Si la licence globale paraît inéluctable pour Attali, une avancée vers cette dernière pourrait passer par un préalable comme la licence Musique susceptible de changer les mentalités. Proposée à titre personnel pas l'ancien président de la SACEM, Laurent Petitgirard, elle prévoit moyennant pour l'internaute un abonnement mensuel de l'ordre de 6 €, l'accès à un site officiel de téléchargement de fichiers musicaux, sans possibilité de partage.

Selon Jacques Attali, c'est toutefois bien la licence globale qui " progressivement " se mettra en place, avec " un système de répartition des droits qui tiendra compte des véritables usages ". " Au lieu de savoir ce que monsieur X télécharge, on saura combien de fois tel artiste aura été téléchargé ". Ainsi, pour Jacques Attali, un accord entre FAI, majors et sociétés d'auteurs est " fondamental ". À défaut, " tout sera réparti entre les majors et les FAI ".

L'intégralité de l'interview de Jacques Attali est disponible sur le site Ecrans de Libération.