Dans le cadre d'un entretien accordé au quotidien économique Les Echos, Frédéric Mitterrand a évoqué un sujet dont il n'avait pas fait mention depuis un bon moment, la loi Hadopi. Pour le ministre de la Culture, les premiers e-mails d'avertissement vont partir " dans les tous prochains jours ",  mais il souligne toutefois que c'est la Haute Autorité qui décidera de ces envois.

L'homme n'a en tout cas par perdu ses automatismes, et martèle une nouvelle fois que le but de la loi est avant tout " pédagogique ". Elle " doit faire comprendre que le piratage, c'est du vol. Je pense qu'avec Hadopi, le message passe ".

Il a par ailleurs confirmé que la Carte musique jeunes sera lancée la dernière semaine d'octobre, elle qui doit justement habituer les 12-25 ans à télécharger légalement : " une carte à 25 euros permettant d'acheter légalement de la musique pour un montant de 50 euros. Les dernières discussions portent sur l'organisation opérationnelle du lancement avec les différentes plates-formes concernées ".

Récemment, certains FAI ont pointé du doigt les coûts inhérents aux frais d'identification des abonnés dont la ligne a été utilisée pour du téléchargement illégal ( demande transmise par la Hadopi après saisie des ayants droit ). Ils ont ainsi demandé le remboursement de ces frais, comme c'est le cas lors d'écoutes téléphoniques demandées par l'État, alors que Frédéric Mitterrand est toujours resté sourd à cette requête.

Si l'on en croit les propos tenus par le ministre, il ne semble plus y avoir de problème : " certains fournisseurs d'accès à Internet ont fait valoir les frais que le dispositif pouvait occasionner, mais nous avons convaincu tous les FAI de l'utilité de collaborer avec la Hadopi ".

De quelle manière ont-ils été convaincus ? Cela n'est pas précisé mais le ministre indique bien " tous les FAI ". Pas si sûr toutefois que tout soit au beau fixe pour Hadopi, lorsque Frédéric Mitterrand laisse échapper une forme de marchandage :

" En outre, le traitement des données sera automatisé, les coûts devraient donc être très limités. Mais nous souhaitons inclure ce débat dans un échange plus global avec les FAI. "