Voilà de quoi donner sincèrement l'impression de tourner en rond. Il y avait eu la mission Olivennes de laquelle ont découlé les Accords de l'Elysée pour le développement et la protection des œuvres et des programmes culturels sur les nouveaux réseaux, et une base pour la fameuse loi Hadopi.

La loi Hadopi a surtout pris le virage de la lutte contre le téléchargement illégal, avec Hadopi 1 pour l'aspect dit pédagogique avec l'envoi d'avertissements, et Hadopi 2 pour l'aspect sanction confiée à un juge qui doit encore faire l'objet d'une adoption par le Parlement à la mi-septembre. Mais la question centrale de la rémunération des artistes semble avoir été oubliée en chemin.

Au cours des débats parlementaires, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand avait indiqué qu'après l'adoption d'Hadopi 2, une troisième étape serait lancée afin " d'examiner le meilleur moyen de rémunérer les créateurs et d'accroître la diffusion légale d'œuvres sur Internet ". Une sorte d'Hadopi 3 qui s'inspirera vraisemblablement des conclusions d'une mission qui va être confiée à Patrick Zelnik et qui sera présentée jeudi.

Selon l'AFP, cette mission baptisée... création et Internet, aura pour but " d'améliorer l'offre légale de téléchargement de musique et de films ", et sans doute également de dégager des voies d'une meilleure rémunération pour les créateurs. Pour cette mission,  on sait déjà que Patrick Zelnik sera épaulé par l'ancien ministre de la Culture Jacques Toubon et Guillaume Cerutti, PDG de la maison de ventes aux enchères Sotheby's France. Actuel président du syndicat européen des sociétés phonographiques indépendantes, Partick Zelnik est aussi le fondateur du label Naïve qui a produit le dernier album d'une certaine Carla Bruni.