Le quotidien économique La Tribune titre que Hadopi ferait reculer le piratage, et l'on notera donc l'emploi du conditionnel. Ce constat est en effet issu d'un sondage BVA-Avanquest réalisé pour La Tribune et BFM, et en matière d'interprétation des sondages, l'art est toujours assez délicat.

Le sondage a mis à contribution un panel de 1 003 personnes de 15 ans et plus, et sur ce panel il s'avère que 83 % des sondés affirment ne jamais avoir téléchargé illégalement. L'effet supposé de la loi dite Hadopi ne peut donc se mesurer que sur les 17 % sondés qui ont avoué avoir déjà téléchargé illégalement. Reste que l'on imagine aisément que même dans le cadre d'un sondage, c'est une pratique que les personnes ne sont pas enclines à concéder volontiers.

Sur ces 17 % de sondés, plus de la moitié ( 53 % ) indique avoir diminué leurs téléchargements illégaux, voire avoir cessé totalement depuis le vote de la loi. Il est cependant peu raisonnable d'attribuer ce changement de comportement à l'envoi des premiers e-mails d'avertissement qui est relativement récent. On en reste donc toujours sur la peur du gendarme qu'un sondage Ifop avait lui aussi pointé du doigt.

Interrogée sur BFM Radio, Céline Bracq, directrice adjointe de BVA Opinion, a estimé que le sondage montre que :

" La loi Hadopi a un impact sur le comportement des gens qui avaient l'habitude de télécharger et qui n'étaient pas des pirates experts. […] Hadopi a aussi sans doute changé le comportement des pirates experts parce que Hadopi a fonctionné de pair avec la fermeture de nombreux sites illégaux. "