Cette étude est celle des gros chiffres. Elle estime en effet - sur la base de simulations - que les revenus captés par les sites de streaming et de téléchargement direct mettant à disposition du contenu illégal ( musiques et vidéos ) représentaient de l'ordre de 52 à 71 millions d'euros sur un an en France ( entre 2010-2011 ).

Les principaux bénéficiaires seraient les sites de streaming ( entre 40,9 et 58,5 millions d'euros ), devant les sites de téléchargement direct ( entre 11,7 et 18,36 millions d'euros ) et les sites de référencement ( entre 6,2 et 7,33 millions d'euros ).

D'après l'étude, les plus gros sites de streaming illégal généraient début 2011 près de 2 à 3 millions d'euros par mois en France, et 1 à 2 millions d'euros par mois pour un gros site de téléchargement direct. De l'ordre de 300 000 euros par mois pour les principaux sites de référencement.

IDATE-principaux-sites-referencement-streaming Ces montants sont mis en perspective avec le marché légal de la vidéo et ses 68 millions d'euros en 2010, et celui de la musique pour 109 millions d'euros. Soit au total, 177 millions d'euros en France en 2010.

Avec ces estimations, le marché de l'illégal en France ( streaming et téléchargement direct ) représenterait donc près d'un tiers du marché légal. Du moins pour des estimations datées d'avant la fermeture de MegaUpload opérée par les autorités US en janvier 2012 et l'impact qui a suivi sur de très nombreux sites.

La Hadopi va se servir de cette étude dans le cadre des travaux de sa mission sur le streaming et le téléchargement direct de contenus illicites. L'IDATE précise que la méthodologie et les résultats obtenus sont de sa seule responsabilité et n'engagent pas la Haute Autorité.

L'étude rend compte des intermédiaires et des moyens de financement utilisés ( publicité, annonceurs spécifiques, abonnements... ). À n'en pas douter, les prochaines cibles d'une action contre le téléchargement direct et le streaming illégal.

Reste qu'avec des estimations et autres simulations, l'étude déjà relativement complexe paraît également fragile.


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Note de synthèse ( PDF )