La CNIL a récemment délivré ses premières autorisations afin que dans le cadre de la loi dite Hadopi, les représentants des ayants droit dans le domaine de la musique et du cinéma ( pas de confirmation officielle pour ce secteur mais l'ALPA aurait reçu le feu vert ) puissent procéder à la collecte d'adresses IP sur les réseaux P2P, dans le but de confondre les abonnés Internet dont la ligne aura été utilisée pour du téléchargement illégal. Des adresses qui seront transmises à la Haute Autorité qui fera alors les démarches nécessaires auprès des FAI pour obtenir une identification et déclencher sa réponse graduée.

La société nantaise Trident Media Guard a pour l'instant seule la charge de ce flashage d'adresses IP fonction d'une base de données d'œuvres protégées qui sera régulièrement mise à jour. Pour le ministère de la Culture et de la Communication, la Hadopi est prête à recevoir les 50 000 saisines quotidiennes ( musique et cinéma ) que souhaitent adresser les ayants droit. Un traitement qui semble pourtant bien difficile dans la réalité, l'Autorité voulant agir au cas par cas et a par ailleurs indiqué ne pas se faire dicter sa conduite par les ayants droit.

Face aux hésitations de la Hadopi, le blog TIC et Net de l'Express révèle que pour l'heure l'industrie du jeu vidéo semble bien embarrassée par cette collecte d'adresses IP qui a un coût non négligeable. Une réunion a eu lieu avec quelques grands noms du milieu ( Microsoft, Sony et Nintendo ) qui n'ont pu se mettre d'accord sur le choix du prestataire qui mènera la chasse aux pirates, avec en balance une nouvelle fois TMG et la société DetectNet.

Le choix a été reporté au 13 juillet prochain. Selon les propos de Jean-Claude Larue, délégué général du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs ( Sell ) :

" Pour surveiller 100 titres et collecter 25 000 adresses par jour,  la facture s'élève à 35 000 euros par mois, soit 420 000 euros par an. C'est beaucoup et on veut être certain que l'Hadopi traitera ensuite toutes les demandes. "

On imagine la facture pour l'industrie de la musique qui va faire surveiller quelque 10 000 titres ! On peut penser qu'au moins pour l'industrie du jeu vidéo, les prétentions de saisines vont être revues à la baisse. Cette question du coût risque aussi de poser problème pour les FAI dans la mise en place de la réponse graduée.