Haine en ligne : la Commission Européenne avertit les géants du Web

La Commission européenne vient de taper du poing sur la table auprès des géants de l'Internet américain concernant la diffusion de propos haineux et violents sur leurs plateformes.
Pour la Commission européenne, la situation n'a que trop duré : malgré les différents rappels à l'ordre auprès de Facebook, Twitter, YouTube et Microsoft ayant amené à la signature d'un code de bonne conduite au mois de mai, la diffusion de contenus haineux perdure sur les plateformes en ligne.
Les quatre acteurs s'étaient pourtant engagés à retirer ces contenus haineux en moins de 24 heures... Dans les faits, la situation n'a pas réellement changé depuis cet été, et la Commission européenne souhaite désormais imposer aux plateformes de respecter leurs engagements.
Vera Jourova, commissaire à la Justice a ainsi menacé les GAFAs : "Si Facebook, YouTube, Twitter et Microsoft veulent me convaincre, ainsi que les autres ministres, que l'approche non législative peut fonctionner, ils devront agir au plus vite et faire de gros efforts dans les mois qui s'annoncent."
En clair, la Commission européenne pourrait dégainer l'outil législatif pour forcer les plateformes en ligne à se conformer à leurs engagements. Des engagements constitués de 12 points résumés dans le code de bonne conduite signé en mai dernier. Les plateformes doivent ainsi notamment réagir dès la réception d'un signalement valide d'une publication, supprimer ou bloquer l'accès aux contenus haineux, racistes ou offensants, organiser des "contre-discours" avec des organisations civiles pour lutter contre l'apologie du terrorisme.
Dans les faits, les plateformes n'examineraient que 40 % des signalements en moins de 24h, et 80% en 48h. Un délai jugé aujourd'hui bien trop long par la Commission.
Reste à savoir de quelles mesures disposera la Commission européenne pour imposer sa pensée auprès des acteurs américains de l'Internet. Nos voisins Allemands, qui se montrent particulièrement fermes avec Facebook ont déjà montré qu'il était possible de faire plier les GAFAs, à voir donc si l'Europe sera aussi persuasive.
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Pour lutter contre les discours de haine illégaux en ligne, TikTok rejoint le code de conduite de la Commission européenne.
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Large censure du Conseil constitutionnel sur le texte de la proposition de loi pour lutter contre les contenus haineux en ligne. L'obligation de retrait en 24 heures n'est pas passée.
Vos commentaires
Contenu raciste, ok
haineux, ça reste flou mais admettons
Offensants, oula, risque d'y avoir du boulot
Je m'explique : les réseaux sociaux sont "ciblés" autour des centres d'intérêts d'une personne donnée. Ce qui veut dire que si jamais quelqu'un tombe sur une vidéo raciste sur Youtube, ou une page choquante sur Facebook, il peut "bloquer" la page/auteur en question et indiquer que ça constitue du contenu offensant pour lui (ou "disliker" sur Youtube), histoire de réduire les chances de voir du contenu similaire.
C'est précisément pour ça que, quand on se connecte sur Youtube, on voit constamment apparaître des suggestions de vidéos en rapport avec ce qu'on a vu (après on aime le principe ou pas, mais c'est comme ça).
Donc pour les gens choqués par les contenus haineux... ben il sont peu susceptibles de tomber dessus, à moins de le chercher. Et pour les gens qui sont haineux eux-même ou friands de ce genre de vidéos... Qui pense SINCEREMENT que le fait de bloquer/interdire ce genre de vidéos fera changer ces personnes ou les empêchera de partager ce contenu malgré tout ? Quand on censure, on pousse à la radicalisation et on légitime les raisons de beaucoup d'agités ("on veut nous faire taire, etc.").
Et surtout, tout ça est très dangereux pour la liberté d'expression (le terme "incitation à la haine" peut être tourné à toutes les sauces... par exemple, si je fais une vidéo en disant que je suis mécontent du boulot d'Hollande, on peut me reprocher qu'il s'agit d'une vidéo "de haine").
C'est peut-être surtout plus simple. Faute de courage ou de mesure liberticide.
A suivre : plus de droit de penser ce que tu veux