C'est la valse des personnalités à la tête des grandes entreprises américaines en ce moment, après le départ précipité de Mark Hurd de son poste de CEO de HP. Accusé d'avoir trahi la confiance du conseil d'administration en confondant ses finances personnelles avec celles du groupe, il n'aura pas mis longtemps à trouver un nouveau poste, chez l'éditeur de bases de données Oracle qui a désormais des prétentions dans le secteur des serveurs, depuis le rachat de Sun Microsystems.

Cette arrivée chez Oracle n'a pas été du goût de la direction de HP, qui y voit une menace grandissante de concurrence, pas tant sur les serveurs ( au moins pour le moment ) que sur les offres logicielles associées au cloud computing et à la virtualisation.

HP devant se trouver une nouvelle tête, ce n'est finalement pas en interne que s'est effectué le choix puisque c'est Leo Apotheker, ancien dirigeant de SAP, éditeur concurrent d' Oracle, qui a été désigné. Un choix surprise qui n'a pas vraiment rassuré les investisseurs, faisant plonger le titre de presque 4% à l'annonce de son nom.


Larry Ellison pas content

Mais c'est aussi une décision qui a le don d'énerver Larry Ellison, patron d' Oracle, qui est loin d'avoir oublié l'affaire TomorrowNow en 2007, dans laquelle SAP a été reconnue coupable d'espionnage industriel aux dépens d'Oracle.

Si Leo Apotheker n'en est pas directement responsable, Larry Ellison lui en veut d'avoir laissé les pratiques se poursuivre durant les six premiers mois de son mandat et le considère en quelque sorte comme complice même si ce dernier n'a pas été inquiété et n'est cité dans la procédure que comme témoin.

Larry Ellison estime également que les membres du conseil d'administration de HP ne pouvait pas ne pas connaître cette fâcheuse histoire et n'auraient pas dû le nommer CEO, à moins de trahir leurs propres principes, alors que leurs deux précédents CEO ont été débarqués après une crise de confiance.

Derrière la colère de Larry Ellison, il y a aussi le fait que HP et Oracle sont en concurrence sur un nombre grandissant de domaines et que le vieil ennemi d'hier sous une forme inattendue et non moins menaçante qu'avant. Et qui pourrait amoindrir l'atout que représente Mark Hurd pour Oracle.

Source : Financial Times