La position du gouvernement n'étant pas très claire quant à la possibilité d'exploiter des équipements fournis par Huawei pour bâtir les réseaux 5G français, les opérateurs ont adressé tôt des demandes d'autorisation à l'Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information).

Ils cherchent ainsi à savoir si l'Autorité leur donnera un feu vert et s'ils pourront organiser leurs approvisionnements en amont de l'enchère pour les fréquences 5G qui doit se tenir au printemps.

L'Anssi a en principe deux mois pour étudier les dossiers mais, selon Les Echos, ses experts en sécurité multiplieraient les questions et demandes de précision, ce qui tend à agacer les opérateurs.

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Ces derniers craignent de voir l'Anssi faire traîner les dossiers jusqu'à la période de l'enchère pour ne pas avoir à formuler des refus d'autorisation et risquer de voir les opérateurs se montrer moins généreux car s'estimant fragilisés dans leur capacité à déployer rapidement les réseaux 5G.

Les opérateurs soupçonnent donc l'Anssi de jouer la petite combine consistant à considérer que les demandes d'autorisation ne sont pas complètes en multipliant les questions, retardant ainsi à volonté l'échéance des deux mois de traitement instauré par la loi "Huawei".

Il faut dire que le choix d'accepter ou non les équipements de Huawei est loin d'être anodin, autant pour les problèmes de sécurité éventuels que pour les réactions que cela pourrait déclencher chez les opérateurs.

Un refus ne manquerait pas de faire réagir SFR et Bouygues Telecom, utilisateurs des équipements Huawei, qui mettraient en avant les coûts imposés par leur désengagement envers l'équipementier chinois pour se mettre en conformité avec les décisions de l'Anssi.

Les deux acteurs pourraient également faire valoir que les autres opérateurs, simplement parce qu'ils ont fait le choix d'autres équipementiers, profiteront d'un avantage économique important perturbant le jeu de la concurrence, avec des procédures judiciaires à la clé qui ne pourraient que retarder la mise en service de la 5G, déjà pas vraiment précoce en France.

Source : Les Echos