Comme Patrick Drahi pour SFR, Xavier Niel compte retirer le groupe Iliad des cotations en Bourse. Moins soumis au regard des actionnaires et investisseurs et impératifs de rentabilité à court terme, la manoeuvre doit permettre de déployer des stratégies sur des temps longs et avec des investissements conséquents sans avoir à rendre de comptes.
L'homme d'affaires a donc lancé une OPA simplifiée sur le groupe Iliad en vue d'en racheter toutes les parts et d'en obtenir le contrôle total. Il a jusqu'au 24 septembre pour y parvenir. Déjà détenteur de 84% du capital à l'ouverture de la procédure, il doit monter à plus de 90%, après quoi il pourra obtenir le retrait obligatoire du reliquat.
Piloter son avenir sans contraintes extérieures
Sa proposition est de racheter les actions Iliad pour 182 € l'unité, soit un bonus de 61% par rapport à la valeur du 29 juillet précédant l'annonce de l'OPA. L'opération devrait lui coûter 3 milliards d'euros mais constitue pour les détenteurs de parts une jolie prime face à un cours qui a eu du mal à décoller et dont Xavier Niel a régulièrement estimé qu'il était sous-valorisé.
Si l'objectif de tout cela reste de préparer l'avenir, avec les grands chantiers de la 5G et de la fibre, cela ouvre aussi la voie à de possibles négociations pour des rachats entre opérateurs après l'élection présidentielle de 2022.
La tentation d'un marché télécom français à trois grands opérateurs pourrait renaître dans une perspective de stabilisation du marché pour tenter de rentabiliser les investissements consentis en 5G et sur la fibre, souligne le journal Les Echos.