Le M2M (Machine to Machine) représente (généralement) la capacité à faire communiquer des automates sur le réseau ou d'intégrer une connectivité cellulaire dans des objets qui ne sont pas faits pour téléphoner. Avec la thématique de l'Internet des objets, le M2M, qu'il soit grand public ou destiné à des applications industrielles, a fait l'objet ces dernières années d'une forte attente dans la vision que de nombreux objets du quotidien deviendraient communicants.

Les opérateurs ont d'ailleurs tenté de récupérer assez tôt ce marché naissant pour associer à leurs réseaux mobiles des services M2M aux entreprises. Depuis, la crise économique mondiale de 2008-2009, avec ses réductions de dépenses informatiques, a quelque peu tassé les rêves de croissance mais le cabinet d'études Informa, Telecoms and Media note aussi que le marché M2M n'a pas échappé aux travers des jeunes marchés, avec des attentes trop fortes au début avant une normalisation des opérations.

Ainsi, les analystes observent que le nombre de lignes M2M dans le monde est de 132 millions à fin juin 2012 et que le secteur a généré 68 milliards de dollars dans les douze mois qui ont précédé. Ces chiffres sont à comparer avec les plus de 6 milliards de lignes mobiles et des revenus générés de 1140 milliards de dollars chez les opérateurs mobiles en revenus annualisés.

" Les lignes M2M et les revenus du M2M ne sont ni aussi hauts ni en croissance aussi rapide que certains l'anticipaient. Cependant, cela ne contredit pas du tout la légitimité - ou les attentes à long terme - du marché ", note cependant Jamie Moss, analyste Informa.


La fin des mythes, le début de la maturité
Pour cela, plusieurs mythes autour du M2M doivent être éliminés. Il faut arrêter par exemple de croire que tous les appareils de notre quotidien seront connectés. Seuls ceux capables de supporter un modèle économique viable pour le fabricant ou l'opérateur seront des supports de croissance pour le M2M.

Il faut aussi cesser de penser que tous les dispositifs M2M feront appel à une connectivité cellulaire. Informa évoque plutôt généralement une organisation de type mesh avec une agrégation des données vers un concentrateur qui sera lui seul connecté au réseau cellulaire. De fait, seule une petite partie des systèmes de connectivité M2M sera réellement en lien direct (en point-à-point) avec les réseaux cellulaires.

Enfin, il faudrait en finir avec le mélange des genres pratiqué par les opérateurs et qui consiste à mettre tout et n'importe quoi dans la catégorie M2M ( comme les tablettes et les liseuses), tendant à exagérer les chiffres.

Informa note que la valeur du M2M réside actuellement dans les applications pour marchés verticaux et la gestion de flotte de véhicules, avec des opportunités vers la signalisation numérique. Cependant, son volume se jouera sur des segments à valeur moindre comme le smart metering ( compteurs intelligents ) ou le système eCall d'appel / localisation d'urgence dans les véhicules.