Que Google - comme d'autres groupes mais aussi la NSA - s'intéresse à l'informatique quantique n'est pas une nouveauté. Dans ce domaine, la firme de Mountain View avait déjà affiché ses ambitions pour la création d'algorithmes quantiques visant à améliorer significativement les performances en matière de reconnaissance d'image. Mais c'est un domaine qui promet plus globalement la résolution de problèmes informatiques complexes.

Côté matériel, Google avait indiqué collaborer avec D-Wave qui développe des processeurs tirant parti d'un modèle adiabatique de calcul quantique où des superconducteurs sont portés à une température proche du zéro absolu. En 2013, Google prenait part au Quantum Artificial Intelligence Lab, une initiative conjointe avec la NASA et l'Universities Space Research Association s'appuyant sur " l'ordinateur quantique " D-Wave Two.

Xmon ordinateur quantique Cette semaine, Google a annoncé un partenariat avec des chercheurs de l'université de Californie à Santa Barbara. Une initiative dans le domaine du matériel dont le but est de concevoir de nouveaux processeurs pour les ordinateurs quantiques s'appuyant sur des supraconducteurs de " très haute fidélité ". La nouvelle équipe orientée hardware intègre le Quantum Artificial Intelligence Lab.

Avec l'intégration de cette équipe, " nous allons maintenant pouvoir implémenter et tester de nouveaux modèles pour l'optimisation quantique ", indique Hartmut Neven. Le directeur de l'ingénierie du projet précise que les processeurs quantiques qui seront conçus tireront parti des derniers progrès théoriques ainsi que de l'expérience acquise avec D-Wave.

Comme son nom l'indique, l'informatique quantique s'appuie sur les lois de la mécanique quantique et le comportement de particules sub-atomiques. Dans les ordinateurs d'aujourd'hui, la représentation des données repose sur un état binaire avec un 1 ou un 0 en fonction de transistors électriques. Avec l'informatique quantique, la notion de qubit - ou bit quantique - entre en jeu. Un qubit existe à l'état 1 et 0 en même temps selon un principe de superposition des deux états de base.

Cela laisse présager une forte augmentation de la puissance de calcul via un processeur massivement parallèle à condition d'apporter une réponse à l'instabilité du qubit dont l'état quantique demeure fragile. C'est pour cette problématique que les chercheurs de l'université de Californie à Santa Barbara semblent à la pointe de la technologie.