En dévoilant les transistors Tri-Gate 3D, qui vont permettre de prolonger la course à la puissance et la miniaturisation des processeurs, le fondeur Intel a annoncé leur intégration dans ses futurs processeurs Ivy Bridge gravés en 22 nm mais il est resté discret sur l'apport de cette avancée dans ses efforts pour accéder au marché des processeurs mobiles, se contentant d'indiquer qu'ils seront présents dans de prochaines générations de processeurs Atom.

Pourtant, pour nombre d'analystes et d'observateurs, cette annonce est la pierre qui manquait à la stratégie d' Intel pour rattraper son concurrent ARM sur les architectures de processeurs mobiles qui demandent à la fois de la puissance mais aussi une faible consommation d'énergie.

Avec ces nouveaux transistors, Intel peut espérer récupérer le retard de son architecture x86, encore trop gourmande pour embarquer dans des smartphones ( cela devrait changer d'ici la fin de l'année avec l'arrivée de la plate-forme Medfield ).

La menace se préciserait donc pour ARM mais le leader des processeurs mobiles a tout de même relativisé les conséquences de l'annonce. Oui, Intel est bien le premier à proposer ce nouveau type de transistor mais la concurrence travaille aussi sur le sujet et pourrait proposer bientôt des alternatives, le concept sur lequel reposent les transistors Tri-Gate étant à l'étude en laboratoire depuis des années.


x86 et ARM à égalité sur le noeud 14 nm ?

Par ailleurs, ARM estime que les processeurs faisant appel à ses architectures resteront attractifs par rapport à ceux d' Intel, même sans utiliser des transistors de type Tri-Gate, au moins jusqu'à ce que le niveau de gravure atteigne les 14 nm.

Même si Intel dispose de transistors plus performants, le fondeur concurrent TSMC fait appel à de meilleures interconnexions et une plus grande densité de transistors, ce qui sera suffisant pour aboutir à des performances comparables, assure ARM.

TSMC travaille d'ailleurs sur les transistors 3D depuis 2003, indique son vice-président pour la R&D. Intel pourrait donc avoir encore deux ans de travail avant de pouvoir revendiquer la suprématie de son architecture x86 sur les processeurs ARM.

Ce n'est pas donc pas tant avec ses processeurs 22 nm qu' Intel représentera une vraie menace pour ARM mais plutôt avec les futurs processeurs 14 nm. Cela n'a pas empêché le cours de l'action ARM de connaître un coup de froid à l'annonce d' Intel, et plus encore celle du français Soitec.

Source : Financial Times