Déjà quand Intel dévoilait ses projets en matière de processeurs mobiles, le britannique ARM, qui domine largement le segment grâce à une architecture peu gourmande en énergie, se disait confiant dans sa capacité à résister au fondeur américain, avec l'appui de nombreux fondeurs développant des plates-formes matérielles ARM.

Maintenant qu' Intel a officialisé sa plate-forme Atom Medfield spécialement tournée vers les tablettes et les smartphones, Warren East, CEO de ARM, prend acte de l'arrivée du groupe américain sur le marché et ne sous-estime pas sa puissance mais il ne voit toujours pas de produits susceptibles de réellement menacer sa domination.

Car si les premiers processeurs Intel Medfield, sous architecture x86, rivaliseront sans doute de puissance avec les derniers processeurs ARM, la question de la consommation d'énergie, cruciale pour les produits mobiles, reste à l'avantage de l'architecture de la société britannique.

Warren East souligne les efforts significatifs fait par Intel pour produire une telle plate-forme mais il suggère  qu'ils ont en fait paré au plus pressé en utilisant des plates-formes qui n'étaient pas prévues pour un usage mobile à la base et en les adaptant pour les faire entrer grosso modo dans un cadre d'usage mobile.


L'obsession de la consommation d'énergie

Et ARM n'attend pas gentiment qu'Intel se hisse à son niveau. Le lancement de sa dernière plate-forme ARM Cortex-A7 embarque la puissance d'un smartphone d'il y a un an ou deux ans, pour 20% de consommation d'énergie en moins. Elle est aussi à la base d'une organisation d'architecture qui doit permettre de proposer des systèmes multicores épaulés par des processeurs compagnons pour les tâches de base, limitant la consommation globale d'énergie.

Or, l'autonomie des appareils mobiles reste un élément sur lequel il est impossible de faire l'impasse, d'autant plus que c'est un domaine qui évolue peu par rapport aux autres technologies mobiles, à l'heure où smartphones et tablettes embarquent des fonctionnalités toujours plus impressionnantes. A quantité d'énergie égale, c'est tout le reste qui doit être optimisé.

Le président de ARM attend maintenant de pied ferme l'arrivée de Windows 8 sur architecture ARM, qui marque un tournant après la domination de x86 et permet d'envisager l'arrivée de nouveaux types d'ordinateurs, plus légers et autonomes, en plus de tablettes, tout en continuant de compter sur le succès d'Android.

Mais il faudra attendre le second semestre 2012 pour pouvoir comparer les mérites des deux architectures et savoir si Intel peut bousculer l'équilibre du marché.

Source : Reuters