Comme pour les smartphones, le marché des processeurs pour tablettes est soigneusement cadenassé par les principaux acteurs du marché et par une ribambelle de fabricants de puces plus modestes mais ayant réussi à s'implanter sur l'entrée de gamme.

Le groupe Intel a beau constituer l'un des plus importants fondeurs au monde dans le domaine des processeurs pour PC et serveurs, il ne lui en est pas moins très difficile de percer dans le secteur mobile, malgré des propositions qui ne cessent de réduire l'écart entre son architecture x86 (déjà prête pour le passage à Android 64-Bit) et les processeurs ARM dominant très largement l'industrie mobile.

Si le groupe américain peut compter sur quelques aventuriers comme Asus pour utiliser ses processeurs, il espère fortement séduire les nombreuses marques de tablettes chinoises pour tenter d'arracher des parts de marché là où il le peut.

Intel Atom Bay Trail

Sur les 300 millions de tablettes tactiles qui vont s'écouler cette année, le CEO d'Intel Brian Krzanich veut voir des puces Intel dans 40 millions d'entre elles, alors que plus de 100 millions seront livrées par des fabricants chinois.

Est-ce suffisant pour renverser la domination de ce marché par les acteurs locaux MediaTek ou RockChip tandis que Qualcomm règne quasiment sans partage sur le haut de gamme ? Le Financial Times évoque la création d'un fonds stratégique doté de 100 millions de dollars et d'un centre de l'innovation dans les appareils mobiles au coeur de la Chine.

Il y a aussi la question du prix. Intel commercialise ses processeurs entre 30 et 50 dollars tandis que les puces de RockChip se vendent entre 5 et 10 dollars. Justement, le site Digitimes rapporte qu'Intel est en train de faire de grosses concessions sur le prix de ses puces pour intéresser les fabricants chinois.

Des incitations financières et subventions permettraient ainsi de faire tomber le coût de ses puces pour tablettes à moins de 5 dollars pièce, c'est à dire au niveau des concurrents chinois, mais cela aura une incidence sur ses revenus. Le groupe espère par la suite couvrir ces avances par les parts de marché obtenues et la croissance des volumes générés. Encore faut-il que l'écosystème chinois renonce aux acteurs high-tech locaux...

Source : Financial Times