En annonçant la cession d'une partie de sa propriété intellectuelle, dont certains touchant à l'industrie mobile, la ferme de brevets InterDigital espérait bien reproduire la folle enchère réalisée par Nortel au mois de juin.

Du fait d'une bataille frontale entre Google et le reste des candidats, le montant de l'enchère, parti de 900 millions de dollars, était grimpé à des hauteurs stratosphériques, finissant à 4,5 milliards de dollars, hors de portée du géant de la recherche.

Ce dernier s'est consolé en rachetant Motorola Mobility au mois d'août pour 12,5 milliards de dollars, mettant la main à la fois sur le fabricant lui-même et sur son portefeuille de milliers de brevets. Depuis, les observateurs estiment que ce qui s'est passé avec Nortel constitue un épiphénomène qui aura peu de chances de se reproduire.


Incertitudes sur le montant de l'enchère
Et c'est bien ce qui semble se passer pour InterDigital. Tout en affirmant qu'un grand groupe asiatique a manifesté de l'intérêt pour la propriété intellectuelle mise en vente, la ferme de brevets pourrait ne pas réussir son coup.

Un rapport ayant suggéré que les acquéreurs ne proposent que 1 à 2 milliards de dollars, soit bien moins que ce qui était espéré, le cours d' InterDigital a de nouveau lourdement chuté de 14%. Sans Google pour titiller les autres autres enchérisseurs, l'effet d'aubaine de la vente de brevets s'étiole rapidement.

Une autre société doit également s'inquiéter : Eastman Kodak s'est lancé dans le même projet de céder une partie de sa propriété intellectuelle pour renflouer des caisses désespérément vides ( les affaires judiciaires en cours empêchent la collecte de royalties ). En attendant de trouver un repreneur à bon prix, la société a dû piocher dans ses lignes de crédit, ce qui a inquiété les investisseurs, faisant plonger son cours de pas moins de 27% après l'annonce.