Petit rappel des faits. Suite à la plainte déposée par l'éditeur Opera Software, la Commission européenne a ouvert une enquête aboutissant fin janvier 2009 à l'envoi d'une lettre de griefs à destination de Microsoft. Dans cette lettre, l'exécutif européen a reproché au géant du logiciel la vente liée d'Internet Explorer avec Windows.

Dans un communiqué, la CE avait ainsi indiqué que : " la vente liée d'Internet Explorer avec Windows, qui a pour effet d'équiper d'Internet Explorer 90 % des PC dans le monde, porte préjudice à une concurrence par les mérites entre navigateurs Web concurrents dès lors qu'elle confère à Internet Explorer un avantage artificiel en matière de distribution, avantage que les autres navigateurs Web sont incapables d'offrir ".

Opera Software avait aussi pointé du doigt un non respect des standards du Web par Microsoft, faisant que certains développeurs codent en fonction des spécificités d'IE, le navigateur Web le plus utilisé, et donc aux dépens des navigateurs concurrents. Une accusation avec peut-être moins de portée depuis la sortie d'Internet Explorer 8 même si la présence du moteur de rendu de IE7 ( afin d'assurer le cas échéant une compatiblité avec certaines pages Web ) ne satisfait pas tout le monde.

Alors que Microsoft avait annoncé une réponse rapide à cette missive, il lui aura fallu plus de temps que prévu et de solliciter un délai supplémentaire obtenu pour finalement faire part de sa réponse hier, comme l'a précisé un porte-parole de la CE à Reuters. La Commission va désormais étudier attentivement cette réponse écrite mais la firme de Redmond a déjà demandé une audience orale pour plaider sa cause.

À cette audience, on retrouvera vraisemblablement les parties tierces qui ont manifesté leur hostilité  à l'égard de l'attitude de Microsoft à l'instar de Google, la Fondation Mozilla, l'European Committee for Interoperable Systems. Microsoft pourra de son côté compter sur l'appui de l'Association for Competitive Technology.