drapeau de l'Iran (Small) Lorsqu'il s'agit de censure sur Internet, on pense bien sûr à la Chine. Mais au vu des derniers chiffres communiqués par les autorités locales, l'Iran, un pays qui compte 21 millions d'internautes pour environ 70 millions d'habitants, n'est pas le dernier en la matière.

Cité ce mercredi par le quotidien Kargozaran, Abdolsamad Khoramabadi, conseiller du procureur général, a déclaré la chose suivante : " Plus de cinq millions de sites Internet sont interdits d'accès. La plupart ont des contenus immoraux et anti-sociaux. Les ennemis utilisent l'Internet pour attaquer notre identité religieuse. "

Le filtrage est opéré par les fournisseurs d'accès à Internet à l'aide de mots-clés ou des adresses. Les sites politiques de mouvements féministes ou étudiants réformateurs et les sites pornographiques étrangers n'ont ainsi pas leur place sur le Web iranien. Mais des sites inoffensifs se retrouvent eux aussi bloqués. Parmi eux, on retrouve le réseau social Facebook et la plate-forme vidéo communautaire YouTube du fait de la possibilité de faire circuler les idées, mais aussi le site Barbie du fait qu'il contient le mot " girl "...

On retrouve l'explication d'un tel filtrage dans le Sobhe Sadegh, le magazine des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime islamique. Y sont pointés du doigt la propagande des médias étrangers qui n'aideraient en rien le maintien de l'ordre public en soutenant notamment les blogueurs interdits par le régime.

En tout début de mois, le ministère de la Culture a été clair sur un point. Toute collaboration d'un Iranien avec un média étranger sera considérée comme une " action contre la sécurité nationale ". On vous laisse imaginer la suite pour celui qui sera pris.
Source : AFP