Flurry logo Le modèle économique des jeux mobiles apporté par les smartphones est-il en train de tuer celui des consoles portables ? La société Flurry, spécialisée dans le suivi des applications mobiles, fournit des chiffres qui semblent le confirmer.

Avec son offre pléthorique proposée à des prix largement inférieurs à ceux des jeux console, avec son modèle de distribution Web opposé à la distribution physique des cartouches de jeux, forcément plus limitée, avec ses smartphones embarquant maintenant des processeurs double coeur surpuissants accompagnés de processeurs graphiques, et demain des processeurs quadcore, ou enfin la possibilité d'afficher les jeux sur grand écran via un port HDMI, l'industrie des jeux mobiles a durablement secoué le secteur.

Flurry fait ainsi un état des lieux du marché US en valeur sur les trois dernières années. La société note qu'en 2009, les revenus générés par les jeux sur iOS et Android représentaient 19% d'un marché sur lequel la Nintendo DS en représentait 70% et la Sony PSP 11%.

Un an plus tard, iOS et Android représentaient 34% de l'ensemble des revenus, faisant fortement reculer les revenus générés par la Nintendo DS. Pour 2011, l'estimation de Flurry est que les plates-formes mobiles vont représenter près de 60% des revenus générés, la part de la Nintendo DS étant réduite à 36% et celle de la PSP à 6%, pour un marché global de 3,3 milliards de dollars ( contre 2,5 milliards de dollars en 2010 ).

Flurry jeu mobile portable revenus

La société note la force du modèle du freemium qui laisse les utilisateurs tester tout ou partie d'une application  et la quantité de jeux à 0,99 dollar ( 0,79 € en Europe ) qui rendent l'achat d'une cartouche de jeu console à plusieurs dizaines de dollars / euros beaucoup moins attractive, même si le titre proposé peut être plus abouti. La souplesse des systèmes de promotion et ristournes, qui fait varier le prix des applications mobiles durant un temps limité, participe aussi à un intérêt toujours renouvelé pour les catalogues.


Remise en question des modèles

Nintendo, toujours réticent à se tourner vers les jeux mobiles, s'attend à affronter la première perte annuelle de son histoire, accentuée par un yen qui reste trop fort par rapport au dollar. Pire, la menace ne s'arrête à la confrontation entre jeux mobiles et jeux pour consoles portables.

Avec l'arrivée des TV connectées, les catalogues d'applications des smartphones peuvent être dérivés et concurrencer les jeux pour console de salon. Les exigences ludiques ne sont pas les mêmes, mais entre des jeux proposés à quelques dollars / euros et des cartouches dépassant les 70 €, l'effet de masse ne joue pas en faveur du modèle économique des consoles de salon.

Il y a sans doute des modèles économiques à réinventer et l'apport du cloud computing sera sans doute déterminant pour les fabricants de console. Ils pourront cependant difficilement continuer de snober le jeu mobile et ses dérivés, à moins de vouloir persister sur un marché réduit à l'état de niche.

Source : Flurry