La téléphonie 3G restera-t-elle aux portes du Cambodge ? Le premier ministre Hun Sen veut interdire les mobiles 3G avec capacité vidéo pour empêcher la dissémination de contenus portant atteinte aux bonnes moeurs du pays. C'est en fait son épouse, Bun Rany, qui a lancé une pétition contre la 3G et qui considère que la mise à disposition facilitée de contenus obscènes par la téléphonie de nouvelle génération "a un impact très négatif sur les moeurs" et pourrait accroître "l'exploitation sexuelle des femmes et des enfants, et d'autres vices qui donneraient de mauvais penchants à notre société".

Pour Hun Sen, tant que le Cambodge n'aura pas les moyens de se protéger contre la pornographie accessible depuis Internet, il n'y aura pas de services 3G.

"Peut-être vaut-il mieux attendre une dizaine d'années, le temps qu'on fasse assez pour renforcer la moralité de la société", a-t-il déclaré.
"La téléphonie de troisième génération est bien trop moderne pour nous. Entendre la voix de chacun et s'envoyer des SMS devrait suffire. Aller plus loin rendrait un contrôle du contenu trop difficile".

De quoi faire frémir l'équipementier français Alcatel, choisi lors du 3GSM de Barcelone pour déployer les services 3G pour le compte de CamGSM, opérateur mobile cambodgien. Aucun des deux ne s'est encore exprimé sur cette interdiction potentielle.

Il est rappelé que les décisions de Hun Sen sont souvent directement appliquées sans passer par un examen préalable ou une transcription dans la législation, et que le Cambdoge est un pays à dominance bouddhiste et plutôt conservateur, pour lequel le sexe reste un sujet tabou.

  • The Star Online