Selon des analystes, le marché français est très friand des logiciels libres et enregistre de forts taux de croissance.


Selon le cabinet Pierre Audouin Consultant, le marché des logiciels libres est en effet florissant en France, ou sa croissance a été de 46% en 2004, et les prévisions annuelles misent sur une croissance de 40% par an sur les 4 prochaines années.


Selon l'étude de ce cabinet intitulée Le logiciel libre: mythes & réalités, "La France est un des pays les plus friands de logiciel libre avec l'Allemagne et le Japon".


En effet, en 2004 ce marché a pesé près de 146 millions d'euros, bien loin certe des 27 milliards d'euros du marché du logiciel dans son ensemble, mais compte tenu de la forte croissance (+40%) ceci pourrait vite changer alors que celle du logiciel dans son ensemble est limitée à +5 et +7%.


Reste maintenant à comprendre pourquoi ce phénomène est observé en France et pas dans des pays voisins ou même aux USA.


Première constation : la volonté politique est mise en avant.
"La France est, avec Cuba et le Vénézuela, le pays où le discours autour des logiciels libres prend le plus une tournure idéologique" explique Mathieu Poujol, consultant infrastructures logicielles et auteur de l'étude.

Les logiciels libres sont en effet considérés comme une alternative à "la domination américaine dans les logiciels d'infrastructure qui agit comme un repoussoir".


Autre raison, le fait que la France possède une "forte tradition du développement spécifique" de logiciels, une des bases du logiciel libre justement.


Cependant, cette étude met à mal certains mythes sécuritaires.

"L'argument d'un développement communautaire plus fiable est discutable"
"Le développement de logiciels libres est généralement moins encadré et moins abouti que les développements réalisés par un éditeur de logiciels. Les éditeurs de "logiciels libres commerciaux" tels que Mandrake, Red Hat, Jboss ou MySQL résolvent en partie cette problématique".


Idem pour les codes sources disponibles sur le net, qui ne sont "pas forcément un gage de sécurité. D'ailleurs, si les systèmes les plus critiques incorporent des briques "libres", ils reposent sur des développements spécifiques totalement propriétaires".


Même son de cloche du côté des coûts.
"Les logiciels libres ne sont pas des logiciels miraculeux capables de couvrir tous les besoins informatiques à moindres coûts. Tout va dépendre du type de besoin que l'on a" écrit Mathieu Poujol.

"Le logiciel à l'avantage d'avoir un coût d'acquisition relativement faible et très compétitif, mais les simulations de retour sur investissement montrent que le coût total de possession après quelques années n'est pas forcément en faveur du logiciel libre."



L'étude termine toutefois sur un point positif avec la relance de l'innovation.

"Le logiciel libre a fait sortir les concepteurs de logiciels de leur tour d'ivoire et les a rapprochés des attentes du marché en redynamisant le développement spécifique."

Il "aura redonné ces lettres de noblesse au développement et relancé l'innovation".



Remarque : cette étude a été réalisée courant 2004 auprès d' "acteurs, offreurs et utilisateurs, présents sur le marché du logiciel libre".
Source : ZD Net