Une société américaine équipe des villages ougandais en VoIP, montrant au passage que sophistication technique ne rime pas forcément avec complexité chronique...

La petite firme américaine Invineon est une de ces start-ups (jeunes pousses, pour nous autres francophones) comme il en existe des milliers dans la seule Californie: des locaux sans relief, un personnel réduit, un budget limité... et des idées plein la (les) tête(s).

Invineon, pourtant, a choisi de tester sa technologie sur le terrain, dans des conditions exigeantes: elle se lance dans l'équipement en VoIP (Voice over Internet Protocol) de quatre villages de l'ouest ougandais. Cette région de l'Afrique orientale est une des plus pauvres de la planète. L'approvisionnement en électricité est plus que sommaire, et la desserte téléphonique virtuellement inexistante, à l'exception de quelques édifices publics.

Dans les campagnes ougandaises, appeler un médecin tourne donc vite à la course d'obstacle, avec les conséquences que l'on imagine sur la santé des habitants.

Invineon a choisi ce terrain hostile pour tester ses solutions de VoIP. Sur la base d'un serveur Linux, la firme californienne a développé un boîtier à haute résistance, doté d'un micro-disque dur (mémoire flash) de 2Go, donc dépourvu de pièces mobiles, pour une meilleure fiabilité. Elle y a adjoint un processeur basse tension à 533MHz, et 256Mo de mémoire vive.

L'ensemble est alimenté en électricité par des panneaux solaires, et connecté à une antenne WiFi 802.11b, elle-même reliée à un "hub" (point central) disposé dans un des villages.

Chaque installation coûte seulement 1.800 dollars, tout compris. C'est certes beaucoup pour le faible budget des villages concernés, mais le gouvernement ougandais pourrait mettre la main à la poche, et financer en grande partie l'opération.

Les communications ainsi rendues possibles transitent par le "hub" et, pour celles destinées à l'étranger, par un relais-satellite relié au principal central téléphonique du pays.

L'installation ne présente aucune particularité remarquable, hormis peut-être son mode d'alimentation électrique, mais elle a le mérite d'apporter le téléphone à 3.200 villageois ougandais qui en étaient jusque là privés.

D'autres initiatives similaires sont dans les starting-blocks: des entreprises américaines pourraient relayer la technologie d'Invineon vers les zones rurales du Bangladesh, ou la province indonésienne d'Aceh, si durement touchée en décembre 2004 par plusieurs tremblements de terre et un tsunami dévastateur.


Source : Wired News