Face à un écosystème ARM très solidement implanté et des acteurs très puissants dans l'industrie mobile, le géant américain Intel est confronté à un problème d'accès au marché que son poids économique ne suffit pas à compenser.

Malgré de lourds investissements, il peine toujours à générer une part de marché significative pour pouvoir écouler ses puces et contrebalancer le ralentissement des ventes d'ordinateurs. C'est finalement sur les processeurs pour tablettes et vers le marché chinois que le groupe américain a cherché un angle d'attaque.

Intel Atom Z3480  Récemment, il a annoncé d'importants partenariats avec des fondeurs chinois pour développer des offres facilement intégrables dans des produits destinés au plus grand marché mobile mondial.

L'effort d'Intel dans les processeurs pour smartphones trouve moins de prises sur le marché mais une nouvelle tentative apporte un espoir neuf.

Le groupe américain va en effet voir ses puces être utilisées dans deux smartphones de milieu de gamme de Lenovo l'an prochain. Si le fabricant chinois a déjà lancé des appareils avec des processeurs Intel, la nouveauté est que ses futurs smartphones embarqueront aussi un modem cellulaire signé Intel.

Sur ce composant, le groupe Qualcomm s'est imposé depuis des années dans le domaine des modems 3G / 4G / 4G+ et fait régulièrement des annonces d'avancées en amont du marché. Il tient également d'une main de fer un segment qui lui permet d'écouler des centaines de millions de modems, généralement au sein de ses plates-formes intégrées SnapDragon.

Et il s'agit d'un marché difficile, pour lequel plusieurs grands fabricants de puces ont jeté l'éponge. Après l'intégration d'un modem Intel (mais d'un processeur Exynos ARM) dans le Samsung Galaxy Alpha, une présence dans des smartphones Lenovo démontre les efforts du groupe pour se diversifier, note le blog Digits (affilié au Wall Street Journal).

Cela n'empêchera cependant pas Qualcomm d'être présent sur les smartphones haut de gamme (et les plus rentables) de Lenovo. On notera tout de même qu'Intel a choisi la voie d'une coopération avec les fabricants de puces chinois et un partage des ressources qui pourrait lui donner à terme un avantage au moment où Qualcomm se trouve pris dans une enquête antitrust en Chine et peut-être bientôt sur d'autres continents, surtout à un moment où le gouvernement chinois accélère ses efforts pour remplacer les technologies étrangères par celles développées par les entreprises chinoises.

Source : Digits