La question revient régulièrement sur le tapis et est en effet d'une importance stratégique et économique capitale : les opérateurs mobiles ne veulent plus être les dindons d'un système qui les conduit à dépenser des milliards de d'euros pour améliorer leurs réseaux cellulaires tandis que les sociétés qui génèrent les plus gros volumes de données ( obligeant à ces améliorations ) ne participent pas à ces lourds investissements et exploitent la ressource sans contrepartie.

La conférence LeWeb'10 qui se tient actuellement à Paris a été l'occasion pour certains opérateurs de redire que les Google, Apple ou Facebook, en tant que très gros consommateurs de la bande passante mobile, devraient participer aux efforts d'investissement pour maintenir la qualité de service des réseaux cellulaires.

Plusieurs opérateurs, parmi lesquels France Télécom et Vodafone, militent pour que le sujet soit remis à plat : " il est nécessaire de mettre en place un système de paiement en fonction de l'utilisation par les fournisseurs de services ", a ainsi expliqué Stéphane Richard, directeur général de France Télécom, soulignant que l'accroissement très rapide de la consommation data mobile menace les modèles économiques des opérateurs à moyen terme.

Ces derniers s'agacent de voir les fournisseurs de services utiliser jusqu'aux dernières limites les capacités de leurs réseaux mobiles sans participer à des investissements qui serviront in fine à accroître leur trafic et à favoriser leur rentabilité.


Capter les revenus, garder le contrôle de la base clients
Les opérateurs ne se plaignent pas de l'accroissement de de la consommation data mobile mais le modèle économique actuel leur paraît déséquilibré car elle ne se traduit pas par une hausse proportionnelle des revenus.

En creux, c'est le rôle même des fournisseurs de services qui est questionné, dans la mesure où ces derniers prennent de plus en plus de place et de revenus sans contrepartie, réduisant le rôle des opérateurs à celui de fournisseurs de tuyaux, voire les dépossédant du contrôle de leur base de clients.

La fronde des opérateurs
contre Apple et son projet de carte SIM scellée dans les  iPhone est sans doute représentative de cette crainte de voir les fournisseurs de services capter une partie des flux monétaires à leur profit tandis que la question de la neutralité du Net est plus que jamais d'actualité.

Mais, logiquement, les fournisseurs de services ne veulent pas entendre parler de financement des réseaux mobiles à moins que le modèle soit donnant-donnant, avec un partage des revenus générés par les abonnements, ce que refusent les opérateurs.

Source : Bloomberg