Enedis a du mal à imposer son nouveau compteur électrique intelligent, Linky, auprès de ses clients. Depuis son lancement en 2015, le compteur n'a été installé qu'auprès de 7 millions de foyers. Une situation qui rend désormais compliqué l'objectif des 35 millions de compteurs actifs dès 2021.
La situation est d'autant plus délicate pour Enedis que le déploiement de son compteur lui coutera au moins 5 milliards d'euros. Le compteur "intelligent" est connecté au réseau électrique avec la faculté de transmettre des informations en temps réel aux opérateurs d'Enedis comme à l'utilisateur, notamment la consommation instantanée. L'objectif du compteur est ainsi de faciliter les relevés, mais également de proposer des solutions personnalisées aux consommateurs afin de réaliser des économies d'énergie.
Autre point avantageux du compteur pour Enedis : la possibilité d'opérer plusieurs actions sans l'intervention d'un technicien à domicile, notamment le changement de contrat de puissance, l'identification d'une panne... Enedis met également en avant les avantages du compteur dans le cadre de la production et la revente d'électricité (équipement photovoltaïque).
Mais pour les opposants au compteur, Linky est avant tout un appareil qui émet des ondes, potentiellement nocives, et ce, malgré les divers rapports de l'ANFR ou de l'ANSES. En outre il est également reproché au compteur sa faculté de déduire des informations personnelles par l'analyse de la consommation électrique, notamment la présence dans le domicile et autres habitudes. Enfin, la perturbation générée par les transmissions en CPL ainsi que la sécurisation des données ou la faculté pour Enedis de couper l'alimentation électrique en cas de non-paiement sont également mises en avant.
Autant de points qui ont convaincu quelques maires de procéder à l'interdiction du déploiement du compteur dans leurs communes... Peine perdue puisque chaque situation de ce type s'est soldée par des procès en faveur du distributeur d'énergie. Malgré tout, ces procédures ralentissent les déploiements et Enedis semble désormais incapable de respecter son calendrier initial.
