Dans le cadre du projet de loi sur le renseignement, les députés présents à l'Assemblée nationale se sont prononcés pour la mise en place d'un système de surveillance du trafic Internet via des algorithmes.

Ce mécanisme de boîtes noires - censé se cantonner au terrorisme - dans les réseaux et chez les hébergeurs avait provoqué l'ire de ces derniers. Ils avaient alors appuyé sur la corde sensible de l'économie en menaçant de quitter la France et en installant leurs serveurs ailleurs. Mais finalement, ils ne s'exileront pas.

Mercredi, les hébergeurs ont été reçus par le gouvernement. Des discussions ont eu lieu et un amendement a été apporté au projet de loi. Celui-ci a été adopté et doit en théorie apporter davantage de garanties sur les algorithmes.

Fondateur et aujourd'hui directeur technique d'OVH après en avoir été le patron, Octave Klaba n'est pas du tout fan de la loi à titre personnel mais il écrit que l'amendement du gouvernement " répond aux problématiques de confiance que le projet de loi posait aux hébergeurs dans les datacenters en France. "

Pourtant, cet amendement ne paraît pas changer grand-chose pour l'installation des boîtes noires mais avec ce texte il est vrai que tout est assez flou. Octave Klaba retient lui qu'on ne peut plus parler de boîtes noires installées en permanence sur l'ensemble du trafic.

Les hébergeurs pourront s'assurer par eux-mêmes que le cas échéant, seules les métadonnées et pas les contenus sont concernés, étant entendu que cela se borne à la lutte anti-terroriste. L'amendement précise en outre que la procédure d'urgence n'est pas applicable (aval obligatoire de la commission de contrôle).

La menace de délocalisation des hébergeurs est en tout cas écartée... même s'il resteront vigilants.