La fédération internationale de l'industrie phonographique ( IFPI ) publie son rapport annuel. En 2010, le chiffre d'affaires de l'industrie de la musique à chuté de 8 à 9 % par rapport à celui de 2009 ( 17,3 milliards de dollars ) a cause du recul de la vente de CD physiques. Le secteur du numérique a toutefois progressé avec des revenus estimés à 4,6 milliards de dollars ( +6 % ) pour représenter 29 % du marché de la musique.

Cette progression du numérique est loin de faire taire les critiques habituelles de l'IFPI qui charge à nouveau le téléchargement illégal. Selon Frances Moore, la directrice générale de l'IFPI, près de 95 % des téléchargements seraient ainsi illégaux. Une statistique qui paraît étonnamment élevée, d'autant que l'aveu de la pratique du téléchargement illégal n'est pas franchement monnaie courante dans les sondages et est plutôt passée sous silence. Deux pays sont particulièrement pointés du doigt : l'Espagne et le Brésil.

Avec la Corée du Sud et l'Irlande, la France est par contre mise en avant par l'IFPI pour sa réponse graduée sous tutelle de la Hadopi. Hier, le ministre de la Culture et de la Communication a pourtant indiqué que les effets économiques de ce dispositif ne se font pas encore sentir, et d'estimer que cela sera le cas d'ici six mois.

Pour l'IFPI, " les modèles économiques innovants ne peuvent pas suffire à eux seuls pour combattre les hauts niveaux de piratage numérique " de par le monde, et d'en appeler à la coopération des fournisseurs d'accès à Internet dans des processus similaires à celui de la réponse dite graduée.