p2p_diagram La société MediaDefender est spécialisée dans la défense des intérêts des industries de la musique et du cinéma américaines. Pour chaque album, film ou single, l'entreprise faisait payer aux ayants droit plusieurs milliers de dollars (on parle de 2000 le single, 4000 pour l'album). La société aurait même touché plus de 3,5 millions de dollars pour protéger quatre films. MediaDefender se chargeait ensuite de créer de faux fichiers - vides par exemple - des oeuvres protégées et de les diffuser massivement sur les réseaux les plus utilisés, incluant BitTorrent, LimeWire ou encore Usenet. MediaDefender a aussi pour habitude de scruter les réseaux et d'informer du piratage de produits récents.

Mais sa spécialisation dans la diffusion ne s'arrêtait pas là puisque elle se servait de méthodes analogues pour distribuer des contenus à caractère pornographique. L'information est en provenance d'e-mails internes à la société, volés et diffusés sur Internet. MediaDefender aurait ainsi passé plusieurs accords avec des sites Internet pour adultes. Elle s'est servie de ses technologies pour inonder les réseaux P2P de fichiers aux noms très explicites et verrouillés numériquement. Ceux-ci demandaient alors à l'internaute les ayant téléchargés de s'acquitter d'un abonnement sur un site Internet partenaire pour accéder aux contenus.

Il semblerait que l'opération ait bien fonctionné puisque le taux de " réussite ", c'est-à-dire le quota de gens s'étant effectivement abonnés à un site après avoir téléchargé l'un des nombreux fichiers serait de 1 pour 2000 dans le cas d'AdultFriendFinder. Le souci réside notamment dans le fait que cette société censée lutter contre les réseaux P2P et diminuer leur nombre d'utilisateurs s'en servait à des fins lucratives et le dissimulait. La société n'a en effet jamais fait apparaître cette activité sur ses comptes. L'entreprise a semble-t-il aujourd'hui arrêté ces activités. Le mal est fait : cette affaire aura fait mauvaise presse à la société : nos confrères de Numerama ont noté que le prix de l'action, proche des 5 dollars en 2006, est  aujourd'hui inférieur 0,02 dollar.

Notons enfin que la société MediaDefender était bien connue de ThePirateBay, qui lutte activement contre ses faux fichiers depuis fin 2007. Une campagne de spam, il y a quelques semaines, avait également utilisé le nom de MediaDefender pour faussement avertir les internautes qu'ils avaient procédé à des téléchargements illégaux, preuve en pièce jointe à l'appui. Néanmoins, cette dernière s'avérait être un sympathique virus.
Source : TorrentFreak