Pfizer, le groupe derrière la petite pilule bleue très souvent détournée pour alimenter le spam mondial, révèle les résultats d'une enquête menée à l'échelle européenne sur les faux médicaments. Selon cette étude, dans le Vieux Continent, ce marché représente plus de 10,5 milliards d'euros et près de 1 milliard pour la France.

Une personne interrogée sur cinq, soit potentiellement 77 millions d'Européens, reconnaît acheter des médicaments sans les ordonnances nécessaires via des circuits illicites. En France, ce taux est de 14 %, soit l'équivalent de 6,9 millions d'individus pour des achats majoritairement effectués en ligne. Entre 50 et 90 % des médicaments en ligne seraient des contrefaçons, et l'on imagine aisément les risques en termes de dangers sanitaires.

Pour les internautes français, l'achat de médicaments en ligne est motivé par le gain de temps et de commodité ( 32 % ), un souci d'économies ( 32 % ), l'obtention d'un médicament de prescription sans ordonnance ( 27 % ).

Pfizer est le signataire d'une charte de lutte contre la contrefaçon sur Internet. Impossible d'oublier que les très secret Accord commercial anti-contrefaçon ( ACTA : Anti-Counterfeiting Trade Agreement ) négocié entre plusieurs États avait d'abord pour objet la lutte contre la contrefaçon touchant l'industrie pharmaceutique avant de s'étendre à l'ensemble de la contrefaçon sur Internet et à la violation des droits d'auteurs. Cet accord fait craindre un filtrage du Net généralisé via une forme de riposte graduée en sollicitant directement les FAI et sans passer par une autorité judiciaire.

N.B : l'étude a été réalisée par Nunwood auprès de 14 000 hommes et femmes de 14 pays européens entre le 27 octobre et le 8 novembre 2009.