La fermeture de MegaUpload par les autorités américaines provoque de très nombreuses réactions et interrogations. Le site - et les sites du groupe Mega - ont été déconnectés de la Toile et ne sont plus accessibles de par le monde.

Cette fermeture aura un impact sur plusieurs sites qui gravitaient autour de MegaVideo pour proposer du contenu que ce dernier hébergeait. Du contenu bien souvent illicite dans lequel puisait par exemple largement AlloStreaming.

La conséquence la plus édifiante reste néanmoins la perte de contenus parfaitement licites mis en ligne par des utilisateurs qui ont fait confiance à MegaUpload. L'acte d'accusation est en tout cas plutôt cinglant pour les responsables de MegaUpload qui auraient rémunérés certains uploaders pour la mise en ligne de fichiers illicites.

AnonOps-megaupload Les demandes de retraits par des ayants droit auraient été à géométrie variable avec la suppression de liens mais pas forcément des contenus litigieux eux-mêmes. Le commerce lié à MegaUpload aurait par ailleurs été particulièrement lucratif ( accusations de blanchiment d'argent ) pour plusieurs responsables qui auraient agi en toute connaissance de cause vis-à-vis des fichiers violant les droits d'auteur.

Il est probable que pour les ayants droit, le cas MegaUpload sera présenté comme une grande victoire, même si d'autres sites pour le moment moins populaires sont déjà sur les rangs pour prendre la relève.

Dans un communiqué de l'Elysée transmis à l'AFP, Nicolas Sarkozy a salué la fermeture de MegaUpload. Le président français de la République a déclaré :

" La lutte contre les sites de téléchargement direct ou de streaming illégaux, qui fondent leur modèle commercial sur le piratage des œuvres, constitue une impérieuse nécessité pour la préservation de la diversité culturelle et le renouvellement de la création. [...] Le moment est donc venu d'une collaboration judiciaire et policière active entre États pour porter un coup d'arrêt à leur développement. "

Fin 2011, Nicolas Sarkozy avait dans sa ligne de mire le streaming illégal et le téléchargement direct de contenus illicites. D'ici la fin de ce premier trimestre 2012, l'Hadopi doit apporter des réponses à ce sujet.

L'Electronic Frontier Foundation, qui défend la liberté d'expression et les droits numériques en ligne, parle toutefois d'un " précédent terrifiant " avec MegaUpload :  " si les États-Unis peuvent arrêter un citoyen allemand en Nouvelle-Zélande ( ndlr : le fondateur de MegaUpload ) pour des accusations de violation de droits d'auteur, que se passera-t-il ensuite ? "

Le Parti Pirate se dit stupéfait, considérant que MegaUpload avait mis en place et utilisait " activement une procédure de retrait de liens d'œuvres couvertes par le droit d'auteur ".

" Au lieu de doter l'industrie du droit d'auteur de toujours plus de moyens répressifs, et de traiter comme un réseau de mafieux toute plateforme qui génère du profit en diffusant des œuvres, il faudrait mettre en place un mécanisme simple et équitable pour que les auteurs et les artistes tirent profit de la diffusion commerciale de leurs œuvres "

, souligne Maxime Rouquet, coprésident du Parti Pirate.