MIcrosoft Windows Phone 7 Conf 03 En amont du salon MWC 2011 de Barcelone, Nokia et Microsoft ont annoncé leur rapprochement et le remplacement de Symbian par Windows Phone 7 en tant que plate-forme principale des futurs smartphones du groupe finlandais.

Dès l'annonce de l'accord, il est apparu que Microsoft avait proposé beaucoup d'argent pour éviter que Nokia ne se tourne vers Google et son système Android, qui avait également approché le leader mondial de la téléphonie mobile.

Selon Bloomberg, il s'agirait pour Microsoft de verser un milliard de dollars sur cinq ans à Nokia pour la promotion de sa plate-forme mobile. En retour, ce dernier va payer une licence pour chaque smartphone WP7 vendu.

Au final, les deux sociétés devraient s'y retrouver, Microsoft en récupérant une partie de son investissement tout en assurant une belle visibilité à Windows Phone 7 ( qui en a fortement besoin ) tandis que Nokia va réduire une partie de ses coûts en R&D ( plus de 3 milliards de dollars l'an dernier ) en disposant d'une plate-forme toute prête et dont le gros de l'évolution est supporté par la firme de Redmond, qui devrait également verser des droits de licence pour certaines technologies développées par Nokia.

Pour les deux sociétés, il s'agit de se donner les moyens de revenir sur le marché des smartphones, en pleine croissance mais qui profite à d'autres acteurs. En choisissant Windows Phone 7 plutôt qu' Android, Nokia a pu chercher à jouer la carte de la différenciation par rapport aux autres fabricants de mobiles, très impliqués dans le développement de terminaux utilisant l' OS mobile de Google.


Beaucoup d'argent...et des stratégies encore souterraines
Mais les implications vont bien plus loin que le seul choix d'une plate-forme. Les deux sociétés possèdent de riches partenariats avec les opérateurs mobiles, permettant des personnalisations et le support de leurs services.

Or les opérateurs gardent un oeil sur les développements d' Android et la stratégie mobile de Google  ( tout autant que celle d' Apple ), de peur de se faire déborder et d'être relégués au rang de simples fournisseurs de tuyaux.

Avant l'annonce de l'accord, leur préférence semblait franchement aller vers Windows Phone 7 plutôt que vers Android, tandis qu'à sa suite, ils ont clairement mis en garde les nouveaux associés contre la tentation de proposer un système fermé. Si c'est Apple qui était visé directement, l'avertissement valait aussi pour Google.

Beaucoup d'aspects dans le rapprochement entre Nokia et Microsoft ne sont pas élucidés et pourraient créer quelques surprises dans les trimestres à venir, constituant pour les opérateurs mobiles une alternative et un rempart face à des groupes américains un peu trop désireux de faire cavalier seul et de les écarter du jeu.

Source : Bloomberg