MidemC'est un MIDEM (Marché international du  disque et de l'édition musicale) contrasté qui a démarré hier, hésitant au gré d'un invisible oscillateur harmonique entre le doute et l'espoir quant à l'avenir des participants d'autant que les chiffres qui commencent à apparaître ne sont pas fait pour dissiper ce brouillard...

Ainsi, pour la France, les ventes en ligne semblent vouloir pour la première fois compenser la baisse du marché du CD - qui s'est stabilisé autour de -3% en valeur pour un volume constant (- 14,6 % en 2003) et (- 14,3 % en 2004) - avec un chiffre d'affaire de plus de 30 millions d'euros, soit quatre fois plus qu'en 2004 et dont les deux tiers sont issus des juteuses sonneries de téléphone...

Un optimisme renforcé par l'émergence de nouveaux marchés comme ceux de la Chine, l'Inde et le Brésil aux potentiels énormes, avec un retard d'acquisition d'accès à Internet et aux mobiles qui tend à se résorber, et qui devrait permettre à la musique " numérique " de représenter 25 % des ventes mondiales de l'industrie du disque à l'horizon 2010 contre un " petit " 6 % cette année.

60 millions consommateursReste que derrière cette " embellie " subsiste quelques points négatifs comme la baisse des ventes de détail qui atteint les 9 % en France mais aussi, comme le dénonce la revue 60 Millions de consommateurs dans son dernier numéro, les DRM (Digital Right Management) qui empêchent les titres de musique achetés en ligne d'être lus sur les baladeurs MP3 que l'utilisateur souhaite.... à moins de contourner ces protections et donc d'être susceptible d'être poursuivi en justice selon, par exemple, la fameuse loi DADVSI dont nous vous avons abondamment parlé sur GNT.....(quoi que la récente décision de justice du tribunal de grande instance de Paris sur le droit à la copie privée aille dans le sens contraire...)

Sans parler de la limitation des copies ou des transferts ainsi que des "trous" du catalogue numérique avec même l'absence de certains " gros vendeurs " comme J.J Goldman qui refuse la vente de ses albums en ligne tout en soutenant activement Nicolas Sarkozy contre la licence globale...

Du coté des industriels de la musique ou l'on minimise, quand on ne refuse pas de les voir, ces points de friction, on grince surtout des dents devant le succès persistant des logiciels P2P qui auraient permis aux français, selon l'étude du cabinet GFK, d'échanger 1 milliard de titres par leurs intermédiaires en 2005 ( la moitié en 2004) alors que les ventes de chansons à l'unité représentent à peine 2 % de ce chiffre!

Pirates

Le piratage, sous toutes ses formes, reste donc bien pour ces derniers, avec en corolaire une éventuelle licence globale, l'ennemi public n°1......