Minitel Après 2 années de phase d'expérimentation, le Minitel fut lancé en France, en 1982. 8 ans plus tard, en 1990, 6 millions de terminaux étaient répartis à travers la France et 20.000 services étaient actifs. Le chiffre d'affaires annuel s'élevait alors à 1 milliard d'euros.

Face à la montée en puissance d'Internet, nous pourrions penser le Minitel mort et enterré, ce qui n'est pas encore le cas. Il résiste toujours. En effet, au mois de décembre dernier, 16,9 % des français, soit plus de 10 millions de personnes, ont déclaré avoir recours au Minitel, par le biais de l'un des 2,9 millions de terminaux ou d'une application installée sur un ordinateur, et avoir utilisé l'un des 5.000 services édités par 1.500 sociétés. Le marché du Minitel génère encore la bagatelle de 130 millions d'euros, ce qui est loin d'être négligeable pour France Télécom.

Olivier Bon, directeur des kiosques et services payants de France Télécom, commente : " Son déclin est beaucoup plus lent que ce que l'on avait prévu au départ. Peut-être qu'il y a dix ans on aurait prédit un arrêt du Minitel en 2005, mais aujourd'hui on ne le voit pas avant 2010. Avec encore dix millions d'utilisateurs, c'est pour France Télécom une vocation de service public qu'on ne saurait arrêter. "

Aujourd'hui, bien s'il ne soit plus possible d'acheter son billet d'avion, de consulter les résultats du baccalauréat et bientôt plus possible d'acheter son billet de train, beaucoup l'utilisent encore pour l'annuaire téléphonique, dans un cadre professionnel ou pour utiliser des services pratiques tels la météo, l'astrologie et la consultation de ses comptes en banque. Ainsi, malgré 200.000 à 300.000 retours par an pour destruction, trois modèles sont encore proposés et écoulés à plusieurs milliers d'exemplaires.


L'annuaire téléphonique, le 3611 résiste mais...

Ce service représente un tiers de l'audience du Minitel aujourd'hui, mais cela ne durera pas selon Christine Bridelle, directrice marketing des annuaires en ligne de PagesJaunes " L'audience du 3611 a connu son apogée en 2001 ( ndlr : 512 millions de visites annuelles ), puis a stagné et décru ( ndlr : 111 millions en 2006 ), tandis que PagesJaunes.fr gagnait en audience ( ndlr : de 131 à 720 millions sur la même période ). "

Elle poursuit ainsi : " Il n'y a aucune raison pour l'instant de décréter qu'on arrête " car une partie des Français " utilisent encore le Minitel de préférence à Internet. Il est installé au même endroit depuis des années, on sait s'en servir et il répond bien aux questions qu'on lui pose. "


Des avantages par rapport à Internet

Contrairement à Internet, le Minitel n'est pas sujet aux virus, chose à laquelle aucun internaute ne peut rester insensible au vu de menace quasi permanente dont il est victime. Quant aux éditeurs, ils regretteront sans doute son modèle économique. Puisque contrairement au tout-gratuit d'Internet, il leur était possible ici d'être rémunéré.
Source : AFP