La croissance de la valeur de l'action Apple présente-t-elle une limite ? La société a pour le moment déjoué les pronostics des Cassandre annonçant sa chute inéluctable et continue de voir sa valeur s'accroître, lui permettant de devenir la première valeur boursière mondiale.

Selon Fortune, Katy Huberty, analyste chez Morgan Stanley, avait estimé il y a un an le prix de l'action Apple pour mars 2012 à 515 dollars, valeur qui dans la réalité dépasse désormais les 560 dollars. Corrigeant son approche de l'évolution de la valeur de l'action, l'analyste propose une nouvelle fourchette pour mars 2013 qui place l'action Apple à 720 dollars à cette période.

Si la valeur basse de sa prévision descend à 405 dollars, la valeur haute grimpe à...960 dollars. Il y a donc une probabilité non négligeable pour que l'action d'Apple approche les 1000 dollars d'ici le premier trimestre 2013. Katy Huberty estime ainsi qu'Apple est en mesure d'accroître significativement sa capitalisation et évoque trois facteurs pour légitimer ce point de vue.

Morgan Stanley Apple estimation


Trois justifications

Il y a le sujet de l'adoption de la tablette iPad en entreprise, constituant un réservoir supplémentaire par rapport à la demande grand public ( même en tenant compte des usages polyvalents ), et le succès attendu de l'iPad 2 dont le prix est tombé à 400 dollars avec l'arrivée du nouvel iPad.

Deuxième point, l'arrivée du prochain iPhone devrait comporter des améliorations qui vont maintenir et même augmenter les cycles de renouvellement chez les utilisateurs d'iPhone. L'introduction d'un module LTE aura aussi un effet positif sur les marchés proposant la 4G.

Troisième élément, les marchés émergents restent un immense réservoir à peine entamé, avec une démographie favorable à la démocratisation des smartphones. Ces différents aspects peuvent ainsi alimenter l'augmentation du cours Apple.


Tout le monde veut de l'action Apple
Dans le même temps, le Wall Street Journal note que l'action Apple attire des investisseurs qui ne devraient en temps normal pas mordre à cet hameçon. De nombreux fonds habituellement orientés vers la captation des dividendes régulièrement versés par les sociétés ont acheté des actions Apple.

Or, le groupe de Cupertino, malgré le tas d'or ( pas loin de 100 milliards de dollars ) sur lequel il est assis, ne verse pas de dividendes et, malgré les espoirs qu'il pourrait le faire bientôt, n'a pas encore donné signe qu'il comptait changer de stratégie.

Autrement dit, ces fonds à la gestion d'habitude prudente jouent avec le feu de la cotation, hypnotisés par sa hausse franche depuis plusieurs semestres, avec le risque de se retrouver déplumés au premier recul (qui finira bien par arriver un jour ou l'autre).

Si c'est bien là tout le jeu (et le risque) des portefeuilles d'actions, et s'il n'est pas interdit pour ces fonds de procéder ainsi, cela pourrait avoir des conséquences allant bien plus loin qu'un impact sur le seul secteur high-tech si Apple se met à dévisser pour une quelconque raison. Et plus d'un gestionnaire de fonds risque d'avoir bien du mal à expliquer pourquoi il a engagé une partie de l'argent de ses clients sur un tel terrain.